Par: Fatima Zahra Ouriaghli, Directeur de Publication
La crise diplomatique entre le Maroc et l’Espagne risque-t-elle de s’enliser ? Difficile, compte tenu des développements actuels, de répondre par l’affirmative. Néanmoins, un début d’apaisement des tensions ne pourrait provenir que de l’Espagne.
De ce qu’il va décider de faire de Brahim Ghali, chef du polisario, cet individu que le gouvernement espagnol a accueilli sur son territoire sous une fausse identité. Sera-t-il traduit devant la justice ou sera-t-il «exfiltré» en catimini, comme il est arrivé ?
La décision qui sera prise pourrait infléchir considérablement les relations entre les deux pays, avec le risque d’une dégradation considérable du partenariat économique bilatéral. Mais quelle que soit cette décision, elle ne saurait gommer des tablettes de l’Histoire l’acte posé par l’Espagne, ressenti au Maroc comme une trahison émanant d’un pays qui se dit «ami».
Aujourd’hui, il y a rupture de confiance. Au point que, forcément, l’on craint, de part et d’autre, les répercussions économiques probables de cette brouille diplomatique. Une crainte légitimée par la connexion étroite entre ces deux économies qui ont plusieurs domaines d’intérêt commun et qui ont des partenariats solides dans plusieurs domaines d’activités. D’ailleurs, d’ores et déjà, des incertitudes règnent sur le renouvellement du contrat d’exploitation du gazoduc Maghreb – Europe, reliant l’Algérie à l’Espagne, via le Maroc.
En cela, détricoter tout ce maillage économique serait forcément préjudiciable. Alors, il est de bon ton de se demander si le gouvernement espagnol a réellement pris la mesure de son acte. A-t-il mis sur la balance toutes les implications politiques, économiques et sociales de ce coup tordu joué au Maroc ?
L’Espagne ne peut pas courtiser le Royaume lorsqu’il s’agit des questions migratoires et de la lutte contre le terrorisme et le trafic international de drogue, pour ensuite ourdir de basses manœuvres politiques lorsqu’il s’agit de notre cause nationale, le Sahara marocain.
Il est utile, de temps à autre, de le rappeler à certains dont la mémoire s’use dans le temps : l’intégrité territoriale du Maroc ne peut souffrir d’aucun compromis. Et si tant est que le gouvernement s’obstine dans sa posture, le Maroc prendra acte. Et ripostera à la mesure de l’offense qui lui est faite. Ou plutôt, de cette trahison !