OCDE : l’immigration recule en 2024, mais demeure à un niveau record

OCDE : l’immigration recule en 2024, mais demeure à un niveau record

L’immigration dans les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a reculé en 2024, mais est restée à un niveau historiquement élevé, selon un rapport de l'Organisation internationale, dévoilé lundi.

En 2024, les nouvelles entrées d’immigrés permanents ont diminué de 4% dans les pays de l’OCDE, après avoir augmenté fortement pendant trois ans, précise l'OCDE dans son rapport "Perspectives des migrations internationales 2025".

"Malgré ce recul, le niveau de l’immigration permanente reste relativement élevé avec un total de 6,2 millions de nouvelles entrées, soit 15% de plus qu’en 2019", ajoute la même source.

Dans son rapport, l’OCDE indique qu’entre 2023 et 2024, l’immigration permanente a chuté de 56% en Nouvelle‑Zélande et de 41% au Royaume-Uni, et a reculé de plus de 10% en Allemagne, en Corée, en Estonie, en Finlande, en Hongrie, en Islande, en Italie, en Lituanie, en Norvège, en République slovaque, en Slovénie et en Suède, notamment.

À l’opposé, l’immigration permanente aux États-Unis a crû de 20% en 2024, sous l’effet des entrées pour motifs humanitaires, d'après l'OCDE, qui relève que des hausses supérieures à 5% ont également été enregistrées au Chili, en Colombie, au Costa Rica, en Irlande, au Japon et en Tchéquie.

"La migration familiale demeure le premier motif d’immigration permanente dans les pays de l’OCDE", note la même source, relevant que la migration de travail, quant à elle, a diminué.

"Les flux de migration vers les pays de l’OCDE contribuent à remédier aux pénuries de main-d’œuvre et favorisent la résilience des économies de l’OCDE. Des politiques migratoires efficaces s’imposent pour faire face aux tensions associées qui s’exercent sur les services publics et faciliter l’intégration des nouveaux arrivants sur le marché du travail", a indiqué le Secrétaire général de l’OCDE, Mathias Cormann, cité dans un communiqué de l'institution basée à Paris.

"Face aux importantes inégalités de rémunération entre les immigrés et les travailleurs nés dans le pays, il faut simplifier les procédures d’évaluation et de reconnaissance des qualifications étrangères et optimiser les politiques à l’appui de l’apprentissage des langues, de la recherche d’emploi et du développement des compétences", a-t-il ajouté.

En 2024, le nombre d’acquisitions de nationalité dans les pays de l’OCDE a atteint presque 3 millions, un niveau également historiquement élevé, d'après les chiffres de l'Organisation, précisant que l’Allemagne a accordé la nationalité à 290.000 résidents étrangers et le Royaume‑Uni à 270.000, un record pour les deux pays.

Le nombre de nouveaux demandeurs d’asile a globalement continué de progresser dans la zone OCDE, avec un total record de 3,1 millions de nouvelles demandes en 2024, soit une hausse de 13% par rapport à 2023. 

L’année dernière, le taux d’emploi des immigrés adultes s’est établi à 70,9% dans la zone OCDE, un niveau légèrement inférieur à celui de la population née dans le pays, qui affiche un taux de 72,1%, selon le rapport, précisant que le taux d’emploi des femmes immigrées a progressé dans les deux tiers des pays de l’OCDE, atteignant 63,5%.

Le nouveau rapport présente aussi de nouveaux éclairages sur le rôle que jouent les entreprises dans l’intégration des travailleurs immigrés. Dans 15 pays étudiés, à âge et sexe constants, les immigrés gagnent en moyenne 34% de moins que les travailleurs nés dans le pays au cours de la première année suivant leur entrée sur le marché du travail du pays d’accueil, selon la même source.

L’écart de rémunération se réduit toutefois avec le temps ; il s’établit à 21% après 5 années de séjour dans le pays d’accueil. "Même si les immigrés ont tendance, au fil des années, à progresser vers des entreprises offrant de meilleurs salaires, les hausses de rémunération ont principalement lieu au sein de la même entreprise", note l'OCDE. 

 

 

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