Le Japon va envoyer un navire militaire et deux avions pour sécuriser les voies maritimes de transport de pétrole au Moyen-Orient sans toutefois rejoindre la coalition dirigée par les Etats-Unis dans la région, a déclaré vendredi le gouvernement japonais. Le Japon compte dépêcher un destroyer de renseignement et deux avions de patrouille maritime P-3C, a indiqué le porte-parole de l'exécutif, Yoshihide Suga selon l'AFP.
"Il s'agit d'une mission visant à garantir la paix et la stabilité au Moyen-Orient ainsi qu'à assurer la sécurité des bateaux assurant un transport pour le compte du Japon", a-t-il précisé, notant que 90% des importations de pétrole brut du pays provenaient de la région. La mission est prévue pour durer un an, avec une possibilité de renouvellement.
Cette décision intervient après les attaques cette année contre des pétroliers dans le Golfe, dont un navire japonais, ainsi que contre des installations pétrolières saoudiennes. Les Etats-Unis, d'autres Etats occidentaux et l'Arabie saoudite accusent l'Iran, qui nie toute implication. Les activités de patrouille des forces japonaises ne seront pas déployées au détroit crucial d'Ormuz, lieu de passage par lequel transite une grande partie du pétrole mondial et où opère la coalition dirigée par les Etats-Unis, a précisé un porte-parole du ministère de la Défense, cité par l'AFP.
L'armée japonaise opérera en haute mer dans le golfe d'Oman, le nord de la mer d'Oman et le golfe d'Aden, a-t-il expliqué. Il s'agit de la première décision de ce type prise par Tokyo depuis l'adoption au des nouvelles lois de Défense en 2016, qui étendent les prérogatives des Forces de l'armée japonaise à l'étranger. La nouvelle législation avait fait polémique, les opposants estimant qu'elle violait la constitution pacifiste interdisant au Japon d'employer des moyens militaires offensifs pour résoudre des différends internationaux.
Avec AFP