Les prix du pétrole baissaient lundi en cours d'échanges européens, les investisseurs craignant un ralentissement de la croissance en Chine d'une part, et se rassurant de la baisse des tensions au Moyen-Orient d'autre part. Ce lundi matin, le baril de Brent pour livraison en novembre, dont c'est le dernier jour de cotation, valait 61,08 dollars, en baisse de 1,34% par rapport au cours de vendredi, rapporte l'AFP.
Le baril de WTI pour la même échéance s'échangeait à 55,25 dollar, 1,18% de moins que la semaine dernière. "La grande crainte du marché du pétrole serait un déclin sérieux de la croissance chinoise et les chiffres PMI de l'industrie manufacturière de ce matin n'ont fait qu'alimenter cette crainte", a expliqué Fiona Cincotta, analyste. Bien que les données étaient moins mauvaises qu'attendu (...) elles indiquent que l'industrie chinoise reste au bord de la contraction, ce qui ne présage rien de bon pour la demande en pétrole du pays", a-t-elle continué, d'après l'AFP toujours.
L'activité manufacturière en Chine a en effet connu en septembre un rebond inattendu, selon un indice indépendant rendu public lundi, sur fond de guerre commerciale avec les Etats-Unis et l'imposition au début du mois de nouvelles surtaxes réciproques. L'indice des directeurs d'achat (PMI) pour le secteur manufacturier, calculé par le cabinet IHS Markit pour le groupe de médias Caixin, s'est établi à 51,4 en août, contre 50,4 le mois précédent. Il s'agit du plus haut niveau de cet indice depuis février 2018. Un chiffre supérieur à 50 témoigne d'une expansion de l'activité et, en deçà, d'une contraction. Par ailleurs, les tensions au Moyen-Orient, relancées il y a trois semaines par une attaque contre des installations pétrolières saoudiennes, semblent s'être quelque peu apaisées.
"Le bon sens prévaut en Arabie saoudite pour le moment. Le prince Mohammed ben Salmane a indiqué récemment dans un interview qu'une guerre entre son pays et l'Iran serait un désastre total pour l'économie mondiale", a relevé Naeem Aslam, analyste. Le prince héritier saoudien a en effet appelé la communauté internationale à "dissuader" Téhéran lors de l'émission "60 Minutes" sur la chaîne CBS. "Si le monde n'agit pas fortement, fermement, pour dissuader l'Iran, nous assisterons à une escalade encore plus grave qui menacera les intérêts mondiaux", a-t-il affirmé.
L'attaque du 14 septembre contre deux installations pétrolières saoudiennes a réduit de près de 6% de la production mondiale et avait fait bondir les cours de l'or noir de près de 20%.