Mohamed El Kettani, PDG du groupe Attijariwafa Bank.
La situation politique et les dernières manifestations en Egypte ne semblent pas inquiéter outre mesure Attijariwafa bank qui est, rappelons-le, présent dans le pays depuis 2017 à travers sa filiale Attijariwafa bank Egypt, après le rachat de 100% de Barclays Egypt.
«Attijariwafa bank n’est pas un investisseur opportuniste, mais nous investissons sur le très long terme. C’est le cas dans tous les pays où nous sommes présents», a d’emblée précisé Mohamed El Kettani, PDG du Groupe Attijariwafa bank, ce matin en conférence de presse.
Il faut dire que le groupe bancaire marocain en a vu d’autres, car ce n’est pas la première fois qu’il est confronté à des crises géopolitiques majeures dans des pays africains.
«Il ne faut pas avoir la mémoire courte. Je vous rappelle qu’en Côte d’Ivoire, il y a eu une guerre civile (en 2010-2011, ndlr). Nous avions alors fermé notre filiale, pour la rouvrir 3 mois après», raconte El Kettani. «Cela a été une grande leçon pour nous», commente-t-il.
La révolution tunisienne de 2011 fut une autre épreuve qu’a dû surmonter le groupe Attijariwafa bank. «Nous avions été perturbés pendant plusieurs mois, mais aujourd’hui Attijari bank est l’un des acteurs majeurs du marché bancaire tunisien», rappelle le président du groupe bancaire.
«Il se peut que des pays traversent des moments difficiles sur le plan social», résume-t-il, notant que «c’est le lot de tous les pays du monde. Il n’y a qu’à voir la crise des gilets jaunes en France».
Si Attijariwafa bank demeure aussi serein face aux soubresauts géopolitiques qui peuvent survenir dans les pays de présence, c’est qu’il a considérablement diversifié ses sources de revenus.
Surtout, le marché marocain reste plus que jamais le vaisseau amiral du groupe, pesant près de 75% des revenus globaux (filiales comprises). Le groupe est donc, selon le top management, en capacité d’absorber des pertes survenues dans une région ou un pays donné, sans que cela ne modifie son profil de risque.
«C’est cela notre stratégie : diversifier les risques géographiques, et que la part de chaque risque géographique demeure assez mineure. Quand on frôle les 6 milliards de DH de RNPG, on peut absorber un petit incident de 200 millions de DH», rassure El Kettani.
Mohamed El Kettani ne manque pas de rappeler que le marché égyptien est un marché important et prometteur. «C’est la troisième économie du continent. C’est un pays qui a engagé des réformes très courageuses, et qui sont en train de porter leurs fruits», conclut-il.
Le groupe Attijariwafa bank a dans ce sens poursuivi en 2019 d’importants investissements pour l’intégration de la filiale et la transformation complète de ses systèmes d’information.