Fonds de garantie au profit des AMC : Une bouffée d’oxygène pour la microfinance

Fonds de garantie au profit des AMC : Une bouffée d’oxygène pour la microfinance

La nouvelle annonce intervient dans un contexte marqué par la morosité économique et au moment où les associations de microcrédit investissent le créneau de la mésofinance.

 

Par M. Diao

 

L’annonce faite récemment par Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib (BAM), est une bonne nouvelle pour les Associations de microcrédit (AMC), impactées par la crise liée au coronavirus. Pour rappel, le gouverneur de la Banque centrale a fait savoir récemment à la Commission des finances et du développement économique de la Chambre des représentants que BAM et le ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration sont sur le point de finaliser la mise en place d'un fonds de garantie au profit des associations de micro-crédit (AMC).

Cette annonce intervient dans un contexte marqué par la morosité économique et au moment où les AMC investissent le créneau de la mésofinance. Une branche dont la vocation est d’apporter des solutions de financement aux TPE et aux autoentrepreneurs qui, jusque-là, avaient plus de mal à accéder au financement que les autres catégories d’entreprises.

A en croire Jouahri, qui a révélé qu'un accordcadre créant le fonds a été signé par le ministère de tutelle et la CCG, le futur véhicule financier ambitionne de couvrir les crédits restructurés et additionnels accordés dans le cadre de la réponse à la crise de Covid-19.

A l’évidence, le futur mécanisme donnera un sacré coup de pouce aux AMC qui, à l’instar des banques et des sociétés de financement, ont accordé des reports d’échéances à leurs clients. Et ce, sachant que la crise liée au coronavirus n’a pas épargné les activités génératrices de revenus (AGR), un secteur dans lequel évolue la plupart des clients des AMC.

La mise en place du fonds de garantie est aussi de nature à ne pas refroidir l’ardeur des AMC ayant fait le pari de la mésofinance. Ce nouveau créneau a été promu, en partie, au Maroc par l’accroissement du plafond des crédits accordés par les AMC (passage de 50.000 à 150.000 DH).

Par ailleurs, l’autre mesure salutaire prise par BAM en faveur des AMC, confrontées à un arrêt quasi total des activités d'octroi et de recouvrement à cause de la crise, est la mise en place d’une ligne de refinancement des crédits rééchelonnés ainsi que de nouveaux crédits contractés auprès des banques au cours de la période allant du 2ème trimestre 2020 au dernier trimestre de 2021.

 

Paroles de pro : Youssef Bencheqroun, Directeur général de Al Amana Microfinance
 «Pour ce qui est de la mésofinance, Al Amana Microfinance est avancée sur le sujet. Une gamme de produits avait déjà été lancée   avant et pendant la crise liée à la covid-19. La gamme est opérationnelle. Nous avons également mis en place un centre dédié à la   TPE à Casablanca. Le nouveau local sera inauguré incessamment. La Banque européenne d’investissement (BEI) accompagne le   développement de Al Amana Microfinance sur le créneau de la mésofinance. Le personnel est formé et des partenariats sont tissés   afin d’apporter des solutions de financement et d’accompagnement en faveur de la TPE. Notre portefeuille clientèle comporte déjà entre 4.000 et 5.000 TPE. Aujourd’hui, l’entrée en relation avec la TPE tourne autour d’un crédit de 30.000 DH contre 8.000 DH auparavant. Ceci dit, il est clair que la crise actuelle a été fortement préjudiciable aussi bien pour les AGR que les TPE».

 

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