Reprise post-pandémique: l’économie sous l’emprise d’un Covid long

Reprise post-pandémique: l’économie sous l’emprise d’un Covid long

Le gouvernement sortant s’attend à une croissance entre 5,5 et 5,8% en 2021, puis 3,2% en 2022.

Ces prévisions pourraient néanmoins être compromises par une résurgence de la pandémie.

 

Par D. William

 

L’économie nationale se porte beaucoup mieux et poursuit sa d y n a m i q u e de reprise. Après avoir progressé de 15,2% au deuxième trimestre 2021, elle se serait raffermie de 5,9% au troisième trimestre, portée par un accroissement de 4,2% de la valeur ajoutée hors agriculture et par une augmentation de 19,6% de celle de l’agriculture, selon le haut-commissariat au Plan (HCP). Cette embellie va-t-elle cependant se poursuivre ?

La croissance sera encore au rendezvous au quatrième trimestre, à en croire le HCP, qui table sur une évolution de l’activité économique de 4,3%, en variation annuelle, contre une baisse de 5,1% au même trimestre de l’année précédente. Elle devrait être principalement portée par une augmentation de 18,5% de la valeur ajoutée agricole et de 2,5% de celle des activités hors agriculture. Plus globalement, après une contraction du PIB de l’économie nationale de 6,3% en 2020, le gouvernement sortant s’attend à une croissance entre 5,5 et 5,8% en 2021, puis 3,2% en 2022.

Encore beaucoup d’incertitudes

Pour un pays comme le Maroc fortement connecté à l’international et dont l’économie prête le flanc à nombre de facteurs exogènes, les perspectives de croissance restent cependant tributaires, en particulier, de la situation sanitaire mondiale liée à la covid-19. La résurgence de nouvelles vagues épidémiques, avec comme conséquence le durcissement des restrictions qui impactera forcément l’activité économique, peut en effet chahuter toutes les prévisions. Aujourd’hui d’ailleurs, la crainte majeure est de voir l’émergence de nouveaux variants, face notamment à l’inégalité d’accès aux vaccins dans le monde.

Si des pays comme le Maroc sont bien avancés dans leur campagne de vaccination, c’est loin d’être le cas pour plusieurs autres pays, notamment ceux du continent africain. D’ailleurs, au 30 septembre 2021, seuls 4% de la population de l’Afrique ont été entièrement vaccinés, soit 60 millions de personnes, d’après les statistiques de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Et parmi les 54 pays du continent, ce ne sont que 15 pays qui ont atteint l’objectif (fixé au 30 septembre 2021) mondial de l’OMS consistant à vacciner intégralement 10% de leur population contre la Covid-19.

Le Maroc en fait partie : avec 48% de sa population vaccinée, il arrive juste derrière les Seychelles et Maurice qui ont entièrement vacciné plus de 60% de leurs citoyens. Et pour réduire sa dépendance des laboratoires internationaux, le Royaume s’est engagé dans un projet ambitieux de fabrication de vaccins, «convaincu que la souveraineté sanitaire est une composante essentielle de la sécurité stratégique du pays».

Répercussions durables

C’est parce qu’il n’y a pas un accès équitable aux vaccins que les répercussions de la pandémie pourraient encore perdurer des années, notamment pour les pays en développement. «Près de la moitié des pays émergents et des pays en développement ainsi que certains pays à revenu intermédiaire risquent désormais de prendre encore plus de retard sur les autres, ce qui réduirait à néant une grande partie des progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de développement durable définis par l’Organisation des Nations Unies», avertit le Fonds monétaire international (FMI).

Seule une vaccination rapide de la population mondiale pourrait permettre une reprise économique pérenne. Faute de quoi, l’apparition de variants pourrait relancer un nouveau cycle épidémique auquel certains Etats, qui ont déjà sérieusement mis à mal leurs finances publiques, ne pourront faire face. En cela, un pays comme le Maroc ne dispose pratiquement plus de marge de manœuvre budgétaire. En 2020, le gouvernement a cassé sa tirelire pour soutenir une économie aux abois, portant ainsi le déficit budgétaire à 7,6% du PIB. En 2021, il devrait s’améliorer pour s’établir à 6,7% du PIB, selon le ministère des Finances.

Et pour redresser la barre, le projet de Loi des Finances a d’ores et déjà fixé un cap : une diète sévère, à travers la réduction drastique des dépenses. Sauf que s’il y a une nouvelle vague épidémique et des restrictions plus drastiques, le gouvernement serait de nouveau contraint à mettre la main à la poche pour éviter la faillite de milliers d’entreprises et l’explosion du taux de chômage.

 

 

 

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