Location de voitures: Le secteur frappé de plein fouet par la crise

Location de voitures: Le secteur frappé de plein fouet par la crise

Le déclin du tourisme a eu un effet terrible sur l’activité.

Une reprise n’est possible qu’à partir de 2021.

 

Par C. Jaidani

 

Le secteur de la location de voitures a connu un essor remarquable ces dernières années, aidé en cela par le comportement favorable du tourisme et par une demande de plus en plus accrue de moyens particuliers de mobilité. Mais la crise sanitaire a porté un coup dur à l’activité. «La situation est catastrophique. Le déclin du tourisme et le ralentissement de l’économie nationale nous ont assené un coup fatal. La quasi-totalité des entreprises sont immobilisées. Même celles qui continuent de fonctionner,travaillent à un niveau extrêmement faible», déplore Tarik Dbilij, opérateur du secteur, et ex-président de la Fédération de loueurs de voitures sans chauffeurs au Maroc (Flascam).

Il a souligné qu’après les années fastes, 2019 et le début de 2020 étaient difficiles. Les opérateurs n’ont pas dégagé assez de marge pour supporter une crise aussi brutale et dont les conséquences semblent désastreuses pour l’activité.

«Nous avons négocié avec les banques et les organismes de financement pour différer les échéances mais moyennant des intérêts. Les concessionnaires ont répondu favorablement à notre demande et ils ont laissé les commandes de véhicules en stand-by. Ces mesures restent insuffisantes pour assurer la survie de certaines entreprises qui seront contraintes de mettre la clé sous le paillasson», explique Dbilij.

Force est de constater que le secteur est frappé de plein fouet par la crise et il lui faut du temps et des mesures de soutien de longue haleine pour le redresser.

A noter que 70% des loueurs sont regroupés dans la Flascam notamment des agences organisées. Le secteur recense au total près de 2.900 loueurs basés essentiellement dans les grandes villes et les zones touristiques. Il gère une flotte globale de plus de 140.000 véhicules et génère en moyenne pas moins de 6 milliards de DH.

Tous ces indicateurs devraient s’inscrire fortement à la baisse pour le reste de l’année avec des répercussions directes sur l’emploi et aussi les investissements.

«Nous sommes très pessimistes pour le reste de l’année par manque de visibilité. Les spécialistes ne prévoient une reprise qu’à partir de 2021 notamment pour le secteur touristique. Une période longue et très difficile à supporter par la plupart des opérateurs», souligne Dbilij.

En effet, le secteur est formé de nombreuses entreprises dont des PME caractérisées par une sous-capitalisation. La pandémie ne peut qu’aggraver davantage la situation de leur trésorerie.

A l’image des autres activités du secteur touristique, la branche de location de voitures sollicite dans le cadre de la Confédération nationale du tourisme (CNT) des mesures de soutien pour le court, moyen et long terme.

La LLD relativement épargnée

La branche de la location longue durée (LLD) n’a pas été aussi impactée que l’activité de location normale. Et pour cause, plusieurs contrats sont conclus avec des grands comptes pour des périodes dépassant une année. Le secteur compte de plus en plus de PME, de professions libérales, de commerçants et de maîtres-artisans qui ont sollicité cette forme de locomotion. D’après des échos recueillis auprès de quelques professionnels, plusieurs clients ont sollicité une révision de leur contrant afin de maîtriser leurs charges. Dans ce cas, il est fort probable que la LLD soit rattrapée par la crise. La récession pèsera de tout son poids sur le renouvellement des contrats.

 

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