En étendant les superficies et en améliorant la productivité, la production et l’export peuvent facilement augmenter de plus de 60%.
Cette activité génère plus de revenus pour les petits exploitants que les céréales ou les légumineuses.
Par C. Jaidani
Le thé à la menthe est la boisson nationale par excellence, consommée partout au Maroc. Si le thé est essentiellement importé, la menthe, elle, est produite localement dans toutes les régions agricoles du Royaume. La filière présente de fortes potentialités aussi bien pour le marché national qu’à l’export.
Chaque région dispose d’une variété qui lui est propre. Les plus connues sont «Meknassi», «Abdi», «Ziani», «Doukkali», «Tamaris», «Lbrouj» et «Tiznit». La menthe cultivée en bour est plus appréciée des consommateurs par rapport à celle provenant de l’irrigation. Son effet aromatique est très important et sa production est saisonnière, mais elle présente un rendement faible à l’hectare en bour.
Dans l’irrigué, le plus souvent, les exploitations sont implantées dans de petites parcelles de moins d’un hectare. C’est une culture de niche, puisqu’elle ne représente que 1% de la filière maraîchère. L’intérêt de l’activité est visible à plusieurs niveaux. Selon les variétés, elle permet plusieurs coupes, pouvant aller jusqu’à 6/an. Chaque coupe assure une récolte variant entre 4 à 6 tonnes. La production totale peut atteindre plus de 22 tonnes/an par hectare.
La filière ne nécessite pas de dispositions particulières au niveau des techniques déployées, ni un investissement conséquent. Les équipements d’irrigation, généralement de type goutte à goutte, sont standards, nécessitant un coût contenu, vu la taille des parcelles. La mécanisation n’est utilisée que pour le travail du sol et de l’emblavement. Toutes les autres opérations se font manuellement.
Du coup, les charges liées à la main-d’œuvre sont importantes. Des travailleurs agricoles sont sollicités notamment au démarrage (lors des plantations), puis en période de désherbage et lors des coupes. In fine, les récoltes assurent des revenus importants pouvant atteindre 100.000 DH/ hectare. Selon les spécialistes de l’activité, les récoltes peuvent augmenter sensiblement pour atteindre même les 40 tonnes par hectare. Actuellement, la production nationale tourne autour d’une moyenne de 70.000 tonnes sur une superficie de 4.500 hectares, dont 8% seulement sont destinés à l’export, essentiellement vers l’Europe. Le ministère de l’Agriculture veut étendre la superficie à plus de 5.000 hectares et assurer une production de 100.000 tonnes, dont 20% seront destinés à l’export.