Le péril Netanyahu

Le péril Netanyahu

L'interminable conflit qui déchire Gaza et Israël a pris un tournant désespérément sombre avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui refuse de plier face aux pressions internationales pour parvenir à une trêve. Cette obstination ne fait qu’alimenter les flammes d'une crise déjà infernale.

La guerre en cours, qui dure maintenant depuis près d'un an, et les stratégies militaires impitoyables adoptées par Tsahal, ont engendré un bilan humain catastrophique. Selon le ministère de la Santé du Hamas, plus de 40.800 personnes ont été tuées dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël.

Un chiffre qui serait largement sous-estimé, à en croire une publication de 3 chercheurs mise en ligne en juillet dernier sur le site Internet de la revue médicale britannique The Lancet. Ces chercheurs estiment qu’«il n'est pas invraisemblable d'estimer que jusqu'à 186.000 morts, voire plus, pourraient être imputables au conflit actuel à Gaza».

En promettant d’éradiquer coûte que coûte le Hamas, Netanyahu a choisi l'escalade, se signalant comme un leader plus préoccupé par sa posture politique que par le sort tragique des otages encore détenus à Gaza. Une posture qui irrite passablement les alliés de longue date d'Israël. Même le président américain Joe Biden a exprimé des critiques à son égard, lui reprochant de ne pas faire assez pour résoudre la crise des otages.

Netanyahu a longtemps justifié sa politique de fermeté par la nécessité de sécurité pour Israël. Cependant, cette approche s'est transformée en une stratégie rigide et sanguinaire où chaque action militaire israélienne, loin de sécuriser le territoire, semble plutôt précipiter la région dans des spirales de représailles. L'opération en cours à Gaza en est un triste exemple : une réponse militaire massive qui a entraîné un désastre humanitaire et qui est loin d'apporter la sécurité promise.

En Israël même, la réaction publique est explosive. Manifestations massives et répétitives et grèves dans plusieurs villes sont autant de signaux que la patience des Israéliens s’érode face à la prolongation de cette guerre et à sa gestion désastreuse par leur Premier ministre. Ils sont dans la rue, criant non seulement pour la paix, mais aussi pour la démission de Netanyahu, perçu de plus en plus comme un obstacle à la résolution de cette crise interminable.

Netanyahu, par ses actions et ses inactions, semble jouer un jeu dangereux, non seulement avec la vie des otages, mais avec l’avenir même de son pays dans un Moyen-Orient secoué par les chouanneries meurtrières. Le refus de parvenir à un compromis ou même d'envisager un cessez-le-feu met en lumière une volonté de poursuivre un agenda personnel ou politique au détriment de la paix et de la stabilité régionales. 

 

 

 

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