Par: Fatima Zahra Ouriaghli, Directeur de Publication
La pluie est arrivée ! Les précipitations qui se sont abattues au Maroc ces derniers jours vont faire du bien à nos campagnes. Les prés et prairies vont verdir. Les ovins, bovins, caprins vont pouvoir paître sur ces terres longtemps privées d’eau.
L’espoir renait donc chez les agriculteurs après deux années de rude sécheresse. Convenons-en, les pluies sont une aubaine pour l’économie nationale, dont la croissance reste largement tributaire de l’agriculture. Car, même si le pari a été fait, ces dernières années, de miser sur les métiers mondiaux du Maroc (MMM), ils n’arrivent pas encore à combler les déficits enregistrés par le PIB agricole en période de sécheresse notamment.
Et encore davantage pour l’année 2020 où, aux conditions climatiques et hydriques peu favorables, s’est rajoutée une crise sanitaire dévastatrice qui devrait entraîner une contraction de la croissance de près de 6%.
Pour cet exercice, le ciel semble beaucoup plus clément, poussant même le haut-commissariat au Plan à prévoir une évolution de l’activité économique de 0,5% au premier trimestre 2021 en variation annuelle, sous l’effet d’une diminution de la valeur ajoutée hors agriculture et d'un rebond de 10,8% de celle de l'agriculture.
Cette dernière contribuant ainsi pour +1,2 point à la croissance économique globale. Pour autant, ces fortes pluies sont-elles finalement bénéfiques, en particulier pour des villes comme Casablanca ?
Difficile de répondre par l’affirmative, au regard notamment du lourd bilan qui en découle : une personne morte, des bâtiments qui se sont effondrés, des voitures sous les eaux, des boulevards et des tunnels inondés, des rues impraticables… à cause d’un réseau d’assainissement liquide saturé par l’excès des précipitations.
La ville de Casablanca a ainsi enregistré en 6 jours une pluviométrie de 250 mm, soit l’équivalent de près de 70% des pluies d’une année. Ce qui est une grâce pour l’économie s’est donc vite transformé en véritable cauchemar pour les Casablancais. Comme dirait l’autre, tout excès nuit.