L’innovation Shems est l’œuvre d’un groupe de chercheurs marocains de l’Université internationale de Rabat.
Le système qu’ils proposent serait capable d'effectuer une distribution intelligente de l'énergie au sein d'un foyer, tout en réduisant les coûts d'électricité.
Par A. Diouf
Du nouveau dans la gestion de l’énergie dans le résidentiel. Un groupe de chercheurs de l'Université internationale de Rabat (UIR) a développé récemment un système de gestion de l'énergie pour les maisons intelligentes. Dénommé Shems, qui veut dire soleil en arabe, leur trouvaille arrive à optimiser la production d'électricité dans les systèmes photovoltaïques résidentiels combiné au stockage d'énergie par gravité (GES). «Shems prend en charge la communication bidirectionnelle entre les utilisateurs de maisons intelligentes et les services publics du réseau», a déclaré dernièrement Asmae Berrada, l'une des auteurs de l’innovation. «Shems est flexible dans la gestion et le contrôle des appareils électroménagers intelligents, des ressources énergétiques renouvelables et des systèmes de stockage d'énergie et participe ainsi à la conservation de l'électricité et à la réponse à la demande», a-t-elle également avancé.
Des économies certaines d’énergie
Par ailleurs, «Shems permet en outre à l'utilisateur d'effectuer une répartition intelligente de l'énergie domestique, d'optimiser la répartition de la charge domestique dans le temps, de répondre à la demande des clients, de soulager la pression du réseau pendant les heures de pointe et d'améliorer la stabilité du réseau», ont déclaré les promoteurs, ajoutant que le matériel du système se compose d’un centre Shems, de compteurs intelligents, de systèmes de communication et de réseau et d’autres appareils intelligents non spécifiés qui connectent tous les appareils électroménagers.
Concrètement, comment ça marche ?
Shems utilise généralement la production d'énergie photovoltaïque à partir du panneau solaire pour alimenter les charges de la maison. Lorsqu’un excédent d’électricité est produit, le système l’utilise pour alimenter le système GES ou l’injecte dans le réseau. Lorsque la puissance PV est insuffisante pour répondre à tous les besoins électriques du foyer, le système GES est activé par Shems. «Et dans les situations où ni la puissance PV ni la puissance GES ne suffisent à couvrir la totalité de la demande énergétique des charges, le système tire son énergie du réseau électrique», ont expliqué les chercheurs. Et d’ajouter que «le réseau agit comme une source d’électricité de secours pour garantir que toutes les charges de la maison reçoivent l’énergie requise».
Un outil de décarbonation
A signaler que le groupe de chercheurs a validé son modèle à travers une étude de cas portant sur un foyer ayant une consommation électrique maximale de 6 kW, un système photovoltaïque de 5 kW et un système GES de 0,5 kWh, avec un volume de réservoir d'eau de 28,63 m3. La maison est supposée utiliser également des systèmes de chauffage, de ventilation et de climatisation (CVC) et héberger la recharge des véhicules électriques, la batterie du véhicule électrique étant programmée pour se charger entre 1 heure du matin et 5 heures du matin. Grâce à leur modélisation, les universitaires ont découvert que l'unité PV-GES peut couvrir la demande électrique du foyer pendant environ 8 heures chaque jour, la décharge du système GES se produisant généralement entre 16 heures et 17 heures. «Cela conduit à des réductions significatives des coûts énergétiques de la maison et de son empreinte environnementale négative», ont-ils souligné.