Portées par les précipitations enregistrées depuis la mi-décembre, les réserves hydriques du Maroc poursuivent leur redressement. Au 29 décembre 2025, le taux de remplissage global des barrages s’établit à 38 %, pour un volume total de 6,377 milliards de mètres cubes, selon les données du ministère de l’Équipement et de l’Eau.
Sur un an, la progression est significative. Les réserves ont augmenté de près de 33 %, soit un gain de plus de 1,58 milliard de mètres cubes par rapport à la même période en 2024, où elles ne dépassaient pas 4,79 milliards de mètres cubes.
En seulement quatre jours, entre le 22 et le 26 décembre, les barrages ont engrangé près de 409 millions de mètres cubes supplémentaires. Sur la seule période du 27 au 28 décembre, les apports ont atteint 117,1 millions de mètres cubes en 24 heures.
Cette amélioration reste toutefois contrastée selon les bassins. Le Bouregreg affiche la situation la plus confortable du Royaume, avec un taux de remplissage de 87,7 % et près de 950 millions de mètres cubes stockés. Le barrage Sidi Mohamed Ben Abdellah, qui alimente l’axe Rabat-Salé, dépasse à lui seul les 899 millions de mètres cubes, consolidant la sécurité hydrique de la région.
Le Loukkos confirme également une dynamique favorable, avec 56,9 % de remplissage et plus de 1,08 milliard de mètres cubes. Plusieurs barrages y sont entièrement remplis, tandis qu’Oued El Makhazine dépasse les 88 %, traduisant la bonne tenue hydrique du nord du pays.
Premier pilier des réserves nationales, le bassin du Sebou concentre à lui seul 2,59 milliards de mètres cubes, pour un taux de 46,5 %. Plusieurs ouvrages structurants y affichent des niveaux élevés, renforçant à la fois les capacités d’irrigation agricole et l’approvisionnement en eau potable.
D’autres bassins affichent des niveaux supérieurs à la moyenne nationale. Le Tensift atteint 53,2 %, tandis que le Guir-Ziz-Rhéris s’établit à 55,7 %, avec près de 300 millions de mètres cubes stockés, une amélioration notable dans une région historiquement exposée à l’aridité.
À l’inverse, certaines zones demeurent sous tension. Le bassin de l’Oum Er-Rbia reste l’un des plus fragilisés, avec un taux de remplissage limité à 12,9 %. Les grands barrages structurants, dont Al Massira et Bin El Ouidane, affichent encore des niveaux bas. Le Souss-Massa, malgré une légère amélioration, plafonne à 23 %, confirmant la persistance de fortes contraintes hydriques dans le sud-ouest du Royaume.
Dans l’Oriental, la Moulouya affiche une situation intermédiaire avec 30,8 % de remplissage, tandis que le Draa-Oued Noun atteint 28,6 %, une reprise encore lente dans un contexte climatique structurellement défavorable.