C’est l’une des plus importantes résolutions prises à l’issue de la 3ème édition du Forum méditerranéen pour le climat, tenue les 22 et 23 juin 2023 à Tanger. Cette décision, faut-il le signaler, remet la MedCOP sur sa ligne directrice. Sur la liste des recommandations figurent aussi le renforcement des financements publics, l’encouragement des investissements dans les énergies renouvelables, les infrastructures, etc. Les détails.
Par A.D
Le Forum méditerranéen pour le climat (MedCOP) aura désormais lieu chaque année dans l’un des 22 pays de l’espace méditerranéen. C’est l’une des principales résolutions prises à l’issue de la 3ème édition de la MedCOP 2023, tenue les 22 et 23 juin à Tanger. Le pays qui accueillera la 4ème édition n’a pas été explicitement annoncé dans la «Déclaration MedCOP 2023». Mais, une chose est sûre, il n’y aura plus d’écart entre deux éditions de la MedCOP, comme ce fut le cas entre la deuxième et la troisième édition où près de 7 ans se sont écoulés, puisque la seconde édition également accueillie par la capitale du détroit a eu lieu les 18 et 19 juillet 2016.
Les COP, raison d’être de la MedCOP
Pourquoi cette décision ? Parce que, comme son nom l’indique, la raison d’être de la MedCOP, c’est la Conférence des parties à la convention - cadre des Nations unies sur le changement climatique (COP) où les décisions et projets de toutes les parties prenantes à la lutte contre le changement climatique sont présentés, défendus et suivis. Autrement dit, la périodicité de son organisation devrait au moins coller à celle des COP pour mieux défendre les décisions et projets des territoires méditerranéens qui, comme vous le savez sans doute, font partie des neuf groupes d’acteurs non-étatiques admis à la table des négociations des COP depuis celle de Paris en 2015. Et donc, ce n’est qu’en réglant cette question de périodicité que la ligne directrice de la MedCOP, qui consiste à asseoir une dynamique méditerranéenne basée sur les territoires pour faire face aux défis du changement climatique, pourra être respectée, maintenue et entretenue dans la durée.
En tout cas, les pays du pourtour de la Méditerranée sont conscients qu’il n’y a plus de temps à perdre. Et qu’en plus d’être érigée en priorité absolue dans la région, la lutte contre le changement climatique doit se traduire en actions rapides et structurantes à proposer et défendre lors des COP. C’est dans ce dessein que plusieurs autres recommandations ont été formulées à la clôture de la MedCOP 2023.
Les 22 pays de l’espace méditerranéen ont notamment demandé des financements nouveaux et additionnels en faveur des pays en voie de développement. Toujours en matière de financement, ils ont également relevé la nécessité d'un financement durable pour promouvoir la transition vers une économie verte et bleue dans la région méditerranéenne. Ces financements permettront notamment aux territoires d’investir ou d’encourager les investissements dans les énergies renouvelables, le tourisme côtier, la gestion des eaux usées, le transport maritime et les énergies renouvelables en mer (parc éolien en mer, parc solaire flottant, etc.).
Des voies et moyens pour renforcer l’action des gouvernements locaux et régionaux en faveur de la territorialisation des politiques climatiques ont été également définis. L’efficacité énergétique figure également en bonne place dans les recommandations. Les promoteurs de la MedCOP 2023 ont rappelé l’importance de ce levier de verdissement et ses effets très bénéfiques sur leurs factures énergétiques. Pour la préservation de la biodiversité dans la Méditerranée, ils ont plutôt opté pour l’encouragement de déploiement de solutions naturelles. L’approche genre a été aussi mise en exergue dans la «Déclaration MedCOP2023» où il est souligné que «l’approche genre doit être intégrée dans les plans et programmes d’adaptation», l’objectif étant de faciliter l’accès des femmes aux financements climatiques.
Enfin, pour aider les 22 Etats méditerranéens à relever le défi lié à leur contribution nationale déterminée (CDN), les promoteurs de la MedCOP ont mis en évidence le fait que toutes les recommandations retenues devront nécessairement permettre de réduire les émissions de carbone et de s'adapter rapidement aux changements climatiques. Et que cela passe par le renforcement des infrastructures, des entreprises et des chaînes de valeur locales.