Une importante délégation américaine a assisté au Forum conjoint sur la coopération Maroc-USA dans le domaine de l’environnement. Un 3ème plan d’action de coopération dans le domaine environnemental pour la période 2014-2017 prévu dans l’Accord de libre-échange a été signé. Les efforts conjoints des deux partenaires dans le domaine environnemental permettront de poursuivre la mise en oeuvre du plan d'action et la «création d’un Maroc plus vert pour tous les Marocains».
Renforcer la relation bilatérale sur le plan environnemental tel était le mot d’ordre du forum de haut niveau sur la coopération entre le Maroc et les Etats-Unis d’Amérique, organisé récemment par le ministère délégué chargé de l’Environnement. Une relation qui ne date pas d’hier et s’est tissée au fil des années. Tout a commencé entre la fin des années 90 et le début des années 2000. Période durant laquelle l’Agence américaine pour le développement inter-national a joué un rôle impor-tant dans le déclenchement et l’avancement de la prise de conscience environnementale au niveau national. Une prise de conscience qui a accou-ché d’une stratégie nationale ambitieuse véhiculée par une forte volonté politique et une impulsion royale. Durant cette décennie, le Maroc, malgré le retard enregistré dans ce domaine, a fait un pas de géant en matière de protection de l’environnement, de dévelop-pement durable, de renfor-cement de l’arsenal juridique et des capacités nationales, régionales et locales. Cet engagement du Maroc et sa détermination à faire de l’envi-ronnement une priorité natio-nale ont été fortement salués par Dwight Bush, ambassa-deur des Etats-Unis à Rabat qui n’a pas manqué de rappeler lors de son intervention que la protection de l’environne-ment n’est pas uniquement une affaire de gouvernements mais la responsabilité de tous les citoyens. «Nous avons tous un rôle à jouer dans la pro-tection de l’environnement et nous devons veiller à ce que tous les Marocains, tous les Américains et tous les citoyens du monde soient des acteurs responsables de l’environne-ment », précise-t-il. L’ambassadeur des Etats-Unis est également revenu sur les liens séculaires et historiques qui unissent les deux nations, lorsque le Maroc fut le pre-mier pays à reconnaître offi-ciellement l'indépendance des Etats-Unis. Le partenariat entre le Maroc et les Etats-Unis s’est renforcé en 2004 avec la conclusion de l’Accord de libre-échange qui ne concerne pas uniquement les volets économique et com-mercial mais aussi le plan le volet environnemental, notam-ment avec la signature de la déclaration conjointe de coo-pération dans le domaine de l’environnement. Cette signa-ture a donné un coup de pouce considérable à la coopération entre les deux pays en matière environnemental. «La déclara-tion conjointe est le cadre à tra-vers lequel notre pays bénéficie d’une assistance technique et d’un renforcement des capa-cités nécessaires pour honorer les engagements vis-à-vis de l’ALE», précise Hakima El Haïté, ministre déléguée chargé de l’Environnement.
Signature d'un 3ème plan d'action
Depuis la publication de cette déclaration, les deux pays tra-vaillent inlassablement à mettre en oeuvre une réglementation permettant de promouvoir la gestion durable des ressources naturelles, le développement des emplois verts et de l’éco-nomie verte, d’assister les petites et les moyennes entre-prises dans la réduction des émissions de CO2… Dans le but de développer davantage cette coopération, les deux partenaires ont procé-dé, lors de ce forum, à la signa-ture du 3ème plan d’action de coopération dans le domaine environnemental 2014-2017. Dan Reifsnyder, sous-secré-taire d’Etat américain de l’Environnement, qui a fait le déplacement accompagné d’une importante délégation, a souligné qu’avec ce nou-veau plan la voie à suivre est toute tracée pour l’avenir en matière de coopération envi-ronnementale. Et d’ajouter que «le gouvernement américain peut créer les conditions pour accroître la sensibilisation et la protection de l’environnement mais ne peut le faire sans l’appui de pouvoirs publics et des citoyens». Ce nouvel accord contribuera donc au renforcement insti-tutionnel pour une mise en oeuvre et une application efficaces des lois environne-mentales, au développement de partenariats en matière de recherche et développement dans le domaine de l’envi-ronnement et de l’économie verte. Cependant, Hakima El Haïté a émis le souhait que cet accord comporte un nouveau dynamisme plus approfondi et élargi. «Nous escomptons que ce plan soit différent des précédents avec une présence améri-caine beaucoup plus agres-sive aussi bien sur le plan institutionnel que celui de la coopération. Nous souhaitons également palper la technolo-gie américaine au niveau de ce plan d’action», a-t-elle insisté auprès de Dan Reifsnyder. Sur le plan de l’innovation dans le domaine environnemental, la ministre chargée de l’Envi-ronnement a attiré l’attention de ses homologues américains sur la nécessité d’adapter la technologie au modèle et aux spécificités marocaines. Ceci dit, ce nouveau plan d’ac-tion s'inscrit dans la continuité d’un processus enclenché depuis des années visant à pro-téger une richesse inestimable. A travers ce nouvel engage-ment, le Maroc réaffirme sa volonté d’aller de l’avant pour améliorer ses indicateurs de développement durable. «Je suis convaincu que nos efforts conjoints pour renfor-cer les capacités d’exécution, pour améliorer la gestion des régions protégées, pour soute-nir la croissance verte et pour développer l’enseignement de l’environnement serviront à poursuivre le programme et la création d’un Maroc plus vert pour tous les Marocains», conclut Dwight Bush.
Lamiae Boumahrou