Le Maroc a les yeux rivés sur 2030. L’objectif à cet horizon est de taille : porter la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique à plus de 52%. L’enjeu de cette stratégie ambitieuse de transition énergétique, déclinée sous l’impulsion du Souverain, est à la fois économique et environnemental.
D’un côté, il s’agit d’être moins dépendant de l’extérieur et donc de réduire la facture énergétique, d’autant que chaque 1% d’économie d’énergie globale que l’on pourrait réaliser, représente 800 millions de DH d’économie sur la facture énergétique du Royaume.
De l’autre, il faut de plus en plus verdir l’économie et diminuer les émissions de gaz à effet de serre, conformément aux engagements internationaux du Royaume en matière de lutte contre les changements climatiques. Dans ce sens, les objectifs définis par le Maroc dans le cadre de sa politique énergétique ne se résument pas en des déclarations d’intention, comme le font d’ailleurs plusieurs pays, et sont encore moins une vue de l’esprit.
Bien au contraire, le Royaume s’est donné les moyens de ses ambitions et a accompli, dans ce sens, d’importantes réalisations. Pour preuve, à ce jour, 47 projets EnR ont été réalisés, pour une enveloppe d’investissement globale de 52,2 Mds de DH. Le Royaume peut ainsi se targuer aujourd’hui de disposer de 3.950 MW opérationnels en énergie solaire, éolienne et hydroélectrique.
«Une capacité totale d'environ 3.950 mégawatts est déjà opérationnelle, représentant environ 37% de la capacité électrique réalisée. Cette capacité contribue à la satisfaction de la demande d'électricité d’environ 20%, ce qui a permis d'enregistrer une diminution du taux de la dépendance énergétique de 97,5% en 2009 à 90,5% actuellement», précise Aziz Rebah, ministre de l'Energie, des Mines et de l’Environnement.
Ces avancées sont le résultat d’une politique énergétique bien ficelée, qui regroupe plusieurs aspects, et où la bataille pour plus d’efficacité énergétique, menée de front par l’Agence marocaine pour l’efficacité énergétique (AMEE), occupe une place charnière. Ce n’est donc pas pour rien que l’engagement du Royaume dans le domaine du climat est reconnu et salué à l’international.
C’est à ce titre que le Maroc a été nommé par l’Organisation des Nations unies, le 10 mars, lors du lancement virtuel du Dialogue de haut niveau sur l’énergie, Champion mondial du dialogue onusien de haut niveau sur l’énergie, compte tenu des efforts déployés pour le développement de projets renouvelables intégrés et innovants. Certes, d’importants défis ont été relevés, mais du chemin reste encore à faire.
D’où l’objet de ce «Spécial développement durable», qui revient sur les acquis et avancées réalisés par le Royaume, mais également sur les priorités à court, moyen et long termes du gouvernement.
Par D. William