La ville ocre a pleinement tiré profit de l’organisation de la COP22, et ce à tous les niveaux. Si les vélos sont toujours là, les bus électriques, quant à eux, ont disparu de la circulation.
Durant une année, la ville ocre a vécu aux rythmes des préparatifs pour accueillir le plus grand évènement jamais organisé par notre pays, à savoir la COP22. 12 mois d’effervescence et de mobilisation générale ont été nécessaires pour être dans les délais. Pouvoirs publics, société civile, secteur privé…, toutes les instances ont travaillé d’arrache-pied pour relever le challenge et être à la hauteur des attentes. Un effort qui a donné ses fruits, puisque sur le plan organisationnel, la COP22 a été une réussite exemplaire. Petit à petit, la ville ocre s’est métamorphosée pour accueillir plus de 30.000 participants venus des quatre coins du monde. Durant 12 jours, les projecteurs du monde entier étaient braqués sur le Maroc, et particulièrement sur Marrakech, centre d’attention de toute la communauté internationale.
Au-delà même de la portée climatique de la COP22, cette grand-messe a constitué une vitrine pour le Maroc. Un rayonnement sans précédent et exceptionnel au niveau international qui a permis au pays de gagner en notoriété.
Mais qu’est devenue Marrakech après la COP ?
Pour l’organisation de la COP22, Marrakech a revêtu ses plus beaux atours. Mais pas seulement. En effet, la ville a investi dans la mise à niveau de ses infrastructures routière, aéroportuaire et ferroviaire, dans l’amélioration de ses services communaux, notamment le transport, dans l’aménagement de nouvelles structures, dans l’éclairage public (ampoules de basse consommation) …
Et pour montrer l’engagement du Maroc dans la lutte contre le changement climatique, la ville a veillé à intégrer la dimension environnementale et climatique dans chaque projet.
Au niveau du transport, la ville a investi dans des bus électriques ainsi que dans le projet «vélib». Il consiste à mettre à disposition des vélos en libre-service dans sur dix stations installées dans les zones à grande affluence de la capitale touristique.
Deux mois après, ces moyens de transports sont-ils toujours opérationnels ? Si les vélos sont toujours là, les bus, quant à eux, ont disparu de la circulation.
Contacté par nos soins, Boujemaa Belhind, président délégué chargé de l’organisation au sein de l’Association des enseignants de la SVT Maroc, nous a confié que la mairie est en phase de finaliser la livraison de bus électriques (30 bus) pour les mettre en circulation très bientôt.
Les retombées de la COP sur les autochtones
Il semble que les Marrakchis sont plus que ravis de l’organisation de cet évènement d’envergure dans leur ville. Tout laisse croire que la ville et ses habitants ont bien profité des retombées économiques de la COP. Les grands bénéficiaires sont les acteurs du secteur hôtelier, l’industrie de l’artisanat, les commerçants, les restaurateurs, les transporteurs…
Quasiment tout le monde a tiré profit de cette manifestation qui a dynamisé les principaux secteurs de la ville.
«Pour l’artisanat, la COP a permis de mettre en valeur quelques métiers qui étaient condamnés à disparaître. Aussi, a-t-elle été l’occasion de promouvoir notre patrimoine et le sauvegarder», précise Boujemaa Belhind.
Concernant le secteur du tourisme, principal moteur économique de la ville, la COP a permis de sauver la saison. D’ailleurs, les chiffres du tourisme sont passés du rouge au vert grâce en grande partie à cette manifestation internationale.
Les Marrakchis plus sensibilisés à l’environnement
Cette COP a également permis de sensibiliser la population locale aux enjeux du changement climatique. «Les Marrakchis sont plus sensibles à la problématique du changement climatique et à la nécessité d’adopter des comportements humains pour réduire les effets du changement climatique», précise notre interlocuteur.
Une prise de conscience qui se reflète également dans la promotion de l’emploi vert.
«Jeunes entrepreneurs et pouvoirs publics de la région s’intéressent davantage à encourager l’accès à l’emploi vert. De nombreux projets ont été déposés au niveau de la mairie et du Conseil de la région», nous a confié le militant associatif. Au total, environ 6 coopératives ont été créées dans des domaines liés à l’environnement, notamment le tri et la valorisation des déchets.
«Nous espérons que ces coopératives puissent être fonctionnelles dans les plus brefs délais pour donner l’exemple sur la gestion de cette problématique dans notre région», a réitéré Boujemaa Belhind.
Le domaine agricole a également été au centre des intérêts des jeunes entrepreneurs qui se sont penchés sur l’innovation de solutions, notamment dans l’économie des ressources hydriques et la réduction de l’énergie.
Dans le même sillage, la direction de l’Environnement au niveau de Marrakech est en phase d’élaborer un plan territorial contre la lutte au réchauffement climatique. Un projet qui est dans sa phase finale et auquel ont participé tous les acteurs institutionnels, privés ainsi que les ONGs.
Mobilisation de la société civile
En marge de la COP22, la société civile marocaine en général, et marrakchie en particulier, a été très active. En effet, la COP22 qui a été l’occasion idoine pour mobiliser des fonds, a connu une forte mobilisation de la société civile. Toutefois, un relâchement est à signaler après la COP. «Ceux qui ont maintenu leur mobilisation sont les associations qui œuvrent depuis toujours pour la protection de l’environnement et la lutte contre les changements climatiques.
Toutefois, on peut noter avec satisfaction que plusieurs associations ont revu leurs statuts pour s’intéresser davantage aux domaines liés à l’environnement, notamment dans le domaine de la valorisation des déchets», a tenu à préciser Boujamaa Belhind. A l'instar des capitales qui ont abrité la COP, la ville ocre jouit désormais d'atouts lui permettant de se hisser aux standards internationaux.