La trajectoire actuelle entraînerait une hausse de la température à un niveau supérieur à 3°C d’ici 2100.
Ce seuil est largement supérieur à ce que préconise le GIEC, à savoir 1,5°C.
Par M.D
L’accord de Paris a assigné aux 196 gouvernements signataires l’objectif de mettre en place des stratégies concrètes afin de confiner le réchauffement climatique en dessous de 2°C d’ici 2100.
Force est de constater que 4 ans après la COP 21, l’Accord a du plomb dans l’aile.
D’une part les Etats-Unis d’Amérique s’en sont retirés, tandis que les efforts déployés jusque-là par les Etats ne permettront pas d’atteindre l’objectif de l’Accord. Le Groupe des experts sur l’évolution du climat (GIEC) suggère de ne pas dépasser 1,5°C. Or, les engagements actuels des Etats entraîneraient la planète sur une hausse supérieure à 3°C d’ici 2100.
Contenir le réchauffement climatique en dessous de 2°C impliquerait la diminution drastique de 50% des émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2045 et arriver à zéro émission autour de 2075.
La COP25 qui aura lieu à Madrid en Espagne du 2 au 13 décembre 2019, se tiendra ainsi dans un contexte où les Etats sont appelés à revoir à la hausse leurs engagements afin d’atténuer le réchauffement climatique.
L’événement international, qui mobilise également les acteurs non étatiques (société civile, entreprises, banques, etc.), se déroule un peu moins de deux mois après la , à Paris, de la Conférence de reconstitution du Fonds vert pour le climat, dont le but est de financer, dans les pays en développement, des projets afin de limiter le réchauffement climatique ou de permettre à ces Etats de s’y adapter.
Pour rappel, l’objectif de la récente rencontre de Paris a été de compenser le financement des Etats-Unis suite à leur retrait de l’Accord issu de la COP21. Pour ce faire, huit pays pour ne citer que la France, le Canada, le Royaume-Uni et la Norvège ont décidé de doubler leur contribution financière dans l’optique de permettre au Fonds vert d’atteindre 10 Mds de dollars.
La 25ème Conférence de l'ONU, également assimilée à la COP bleue, fera un focus sur les rôles et les services rendus par les océans dans la lutte contre le changement climatique. Faudrait-il rappeler que le GIEC a rendu public en septembre 2019, un rapport sur le rôle des océans et de la cryosphère.
«La hausse du niveau des océans pourrait être la cause de 280 millions de déplacés dans le scénario optimiste de hausse de 2 degrés de la température de la planète par rapport à l'ère pré-industrielle», lit-on dans le document, qui avertit sur le fait qu’en l’état actuel des choses, les océans pourraient constituer l’un des plus grands périls environnementaux au cours des prochaines années.
Il est de bon augure de constater avant le déroulement de la
COP25 que les acteurs non étatiques ont fait montre d’un réel volontarisme, avec à la clef des actions concrètes lors du Sommet mondial de l’action climatique qui s’est tenu en septembre 2019 au siège des Nations unies, à la demande de son secrétaire général, Antonio Guterres.
Ainsi, plus de 100 dirigeants d’entreprise ont pris des mesures concrètes en vue de respecter les objectifs de l’Accord de Paris. Celles-ci devraient également concourir à l’accélération de la transition de l’économie grise à l’économie verte. Parmi les entreprises engagées, l’on dénombre les détenteurs d’actifs supérieurs à 2.000 milliards de dollars et de grandes sociétés dont la valeur totale dépasse cette somme.
Lors de ce rendez-vous, le secteur financier mondial n’a pas été en reste. En effet, une coalition de 131 banques dans le monde dont fait partie BMCE Bank, représentant plus de 47.000 milliards de dollars d'actifs, a signé les Principes bancaires responsables des Nations unies. Ces banques s’engagent à jouer un rôle crucial dans la réalisation d'un avenir durable.
Sur le plan stratégique, elles alignent leurs activités sur les objectifs de développement durable (ODD) fixés par les Nations unies et l'Accord de Paris. En définitive, espérons que les Etats prendront des mesures concrètes à la hauteur des enjeux du réchauffement climatique. ◆