Monétisation de la dette publique : le FMI soutient la position de Bank Al-Maghrib

Monétisation de la dette publique : le FMI soutient la position de Bank Al-Maghrib

     ► Le Maroc n'a pas besoin que sa banque centrale procède à une monétisation de la dette publique, a expliqué Roberto Cardarelli, Chef de Mission du FMI au Maroc, à l'occasion d'une rencontre tenue à Rabat ce lundi. 

    ►LPL, régime de changes,... Les derniers commentaires du FMI. 

 

Si le FMI est plutôt favorable aux achats d'actifs par les banques centrales dans les pays émergents ou pré-émergents (Lire), le représentant du FMI au Maroc a clairement indiqué être en accord total avec la politique de Bank Al-Maghrib qui refuse toute intervention pour financer le déficit public . 


Interrogé sur ce point, Roberto Cardarelli, qui a exposé les résultats de sa visite au Maroc au titre de l'article IV du FMI, a indiqué que la position de Bank Al-Maghrib est la bonne. D'abord, parce ce que les statuts de BAM ne lui permettent pas et, ensuite, parce que la dette publique intérieure est soutenable. Le Maroc dispose en effet, d'une importante épargne qu'il peut mobiliser auprès de ces institutionnels dans un contexte de taux bas. 


"Le Maroc n'a pas besoin d'avoir recours à ces mesures extrêmes", a-t-il clarifié, concluant que cela a même permis de renforcer la crédibilité de la banque centrale. 


Et d'ajouter que la dette publique marocaine est soutenable tant que les taux sont bas et que les projections de croissance retenues pour l'année prochaine sont réalisées. 


"Nous n'avons pas discuté de la LPL" 

Une fois n'est pas coutume, cette réunion se tient "hors programme". Le Maroc a en effet tiré sa ligne de précaution et de liquidité (LPL) auprès du FMI au début de la crise et n'a plus d'engagements avec le Fonds (Lire). "Nous avons mené des discussions comme deux parties sur le même plan", a déclaré Roberto Cardarelli, précisant que "le programme entre le FMI et le Maroc est terminé et la relation est actuellement une relation de surveillance au titre du livre IV"


Questionné sur les éventuels soutiens financiers futurs du FMI au Maroc, le chef de mission a avoué qu'une nouvelle LPL n'a pas été discutée, ajoutant que le FMI est à l'écoute des requêtes des autorités marocaines. 


Le FMI qui prévoit une contraction économique de l'ordre de 7% cette année pour le Maroc, une forte hausse du chômage et un glissement du déficit, a salué la résilience des transferts de l'étranger qui ont permis de maintenir les réserves de devises. 


Le chef de mission du FMI a vivement salué les mesures "sans précédent" prises par les autorités pour contrer les effets économiques de la pandémie et a qualifié "d'ambitieux" le plan de relance. Il a également appuyé les mesures prises par Bank Al-Maghrib et a déclaré être convaincu que BAM utilisera tous les outils à sa disposition au cas où les effets de la pandémie se prolongent. 


Roberto Cardarelli préconise un redressement graduel et progressif des finances publiques qui ne devrait être mené qu'après avoir entamé la reprise, un élargissement de l'assiette fiscale, la poursuite de la réforme de l'administration publique pour rationaliser les dépenses tout en maintenant le programme des privatisations. 



Régime de change :  beaucoup de travail avant la prochaine phase 

Enfin, concernant la prochaine phase de flexibilité du régime de change, le FMI a confirmé que la transition est prévue. Mais "qu'il y a encore beaucoup de travail de préparation". Il a insisté sur le rôle central de Bank Al-Maghrib qui reste souveraine  dans le calendrier de cette réforme, indiquant à l'occasion que le timing du passage à la deuxième phase était judicieux et que cette opération est une réussite.

 

A.H

L’Actu en continu

Hors-séries & Spéciaux