NUSA DUA, Indonésie (Reuters) - Christine Lagarde, directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), a déclaré jeudi qu’une guerre économique, qu’elle soit commerciale ou ait trait aux changes, risquait d’être préjudiciable à la croissance mondiale et de nuire à de “simples spectateurs”.
Plutôt que de renoncer aux règles commerciales, il vaut mieux les améliorer, a-t-elle ajouté.
“Nous espérons certes n’aller ni vers une guerre commerciale ni vers une guerre ds changes; dans les deux cas, ce serait au préjudice de tous les participants”, a dit Lagarde lors d’une conférence de presse donnée à l’occasion des assemblées générales annuelles du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale.
“Et il y aurait en outre beaucoup de spectateurs innocents.”
La Chine et les Etats-Unis se sont engagés dans une bataille commerciale par droits de douane interposés, ce qui affole quelque peu les investisseurs qui craignent les retombées d’un tel conflit sur la croissance et l’investissement.
Pour ce qui concerne la baisse récente du yuan, Lagarde a dit qu’elle était surtout le fait de la vigueur du dollar, observant que son recul était moins prononcé face à un panier de devises de référence.
“Nous voyons de plus en plus de pays, Chine incluse, laisser leur monnaie flotter”, a-t-elle dit.
Le yuan a perdu plus de 8% de mars à août mais il a depuis réduit ses pertes grâce à l’intervention des autorités.
Le président américain Donald Trump accuse la Chine de manipuler délibérément sa monnaie pour en tirer un avantage commercial, ce que cette dernière dément.
“Nous avons soutenu l’évolution de la Chine vers une souplesse (de la monnaie)”, a observé Lagarde.
La directrice du FMI s’est abstenue de tout commentaire sur les récentes turbulences des marchés mais a jugé que les valorisations des actions américaines et des actions en général étaient “d’une manière générale extrêmement élevées”.