Washington, 9 nov 2019 (AFP) - Le chef de la diplomatie américaine a qualifié vendredi soir "d'acte d'intimidation scandaleux" l'incident impliquant une inspectrice de l'Agence internationale de l'énergie en Iran (AIEA), brièvement empêchée par Téhéran de quitter le pays la semaine dernière selon l'Agence.
"Nous avons appris plus tôt cette semaine que l'Iran avait détenu une inspectrice de l'IAEA", a déclaré dans un communiqué le secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo. "C'est un acte d'intimidation scandaleux et injustifié", a-t-il taclé.
La réaction américaine intervient dans un contexte très tendu entre Washington et Téhéran, au lendemain de la relance par l'Iran des activités d'enrichissement d'uranium dans son usine souterraine de Fordo.
Jeudi, l'AIEA avait estimé qu'il n'était "pas acceptable" que Téhéran ait "momentanément empêché" une de ses inspectrices "de quitter l'Iran la semaine dernière" en raison de suspicions à son encontre.
L'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA) avait annoncé jeudi matin avoir retiré l'accréditation de l'inspectrice concernée en raison d'un incident survenu lors d'un "contrôle" à l'entrée de l'usine de Natanz (centre).
Dans une déclaration à la presse, l'ambassadeur iranien auprès de l'AIEA, Kazem Gharib Abadi, a indiqué que des traces d'une substance explosive à base de nitrate avaient été décelées lors du contrôle de cette employée de l'AIEA.
M. Abadi avait démenti que l'inspectrice ait été arrêtée, affirmant qu'elle avait été autorisée à quitter le pays malgré les enquêtes en cours sur l'incident et que son départ avait été "facile et rapide"
"Les Etats-Unis soutiennent entièrement les activités de suivi et de vérification de l'AIEA en Iran et nous sommes inquiets du manque de coopération adéquate de l'Iran", poursuit le communiqué américain.
"Les inspecteurs de l'AIEA doivent être autorisés à mener leur travail crucial sans entrave", poursuit M. Pompeo.
L'annonce mardi de la reprise des activités de Fordo, gelées en vertu de l'accord sur le nucléaire iranien conclu en 2015, a suscité l'inquiétude de la communauté internationale. Les Etats-Unis, qui se sont unilatéralement retirés en 2018 de ce pacte, ont eux dénoncé un "chantage nucléaire".
Cette reprise est conforme à la décision de Téhéran de réduire encore davantage ses engagements internationaux concernant son programme nucléaire.