Paris, 18 mars 2020 (AFP) - Le marché automobile européen a chuté de 7,4% en février, pénalisé par des changements de réglementation, et les constructeurs français ont plus souffert que leurs concurrents étrangers avant même l'impact du coronavirus qui s'annonce violent.
Comme en janvier, le groupe Renault (avec Alpine, Dacia, Lada) a fait près de deux fois moins bien que la moyenne, avec des livraisons en recul de 14,3%. Son rival français PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall), en baisse de 8,9%, s'en est juste un peu moins mal sorti, d'après les données publiées par l'Association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA).
Environ 957.000 voitures particulières neuves ont été mises sur les routes de l'Union européenne en février. Les quatre principaux marchés, Allemagne (-10,8%), Italie (-8,8%), Espagne (-6%) et France (-2,7%) étaient dans le rouge.
Brexit oblige, l'ACEA établit désormais ses statistiques pour l'UE hors Royaume-Uni, en retraitant les chiffres de 2019 afin de permettre les comparaisons d'une année sur l'autre.
Sur les deux premiers mois de l'année, la baisse du marché automobile atteint aussi 7,4%.
Le marché subit le contre-coup d'immatriculations qui ont été anticipées en fin d'année dernière, d'une part pour écouler des véhicules polluants avant l'entrée en vigueur de plafonds européens de CO2 contraignants pour les constructeurs, d'autre part pour esquiver un alourdissement de la fiscalité automobile dans plusieurs pays dont la France, à partir du 1er janvier.
Mais l'ACEA a aussi constaté "un affaiblissement de la conjoncture économique mondiale", avant même l'impact des mesures de confinement prises en Europe ces derniers jours pour lutter contre l'épidémie de Covid-19.