Le fondateur de Wikileaks, Julian Assange, comparait, lundi, devant la justice britannique pour répondre aux chefs d'inculpation pour lesquels il est poursuivi par les Etats-Unis qui ne cessent de réclamer son extradition, rapportent des médias locaux, précisant que l'audience sera ensuite ajournée pour reprendre le 18 mai.
L'Australien âgé de 48 ans a déclaré lors d'une audience préliminaire qu'il refusait de se "soumettre à une extradition pour un travail de journalisme qui a récolté de nombreuses récompenses et protégé beaucoup de gens". Il risque jusqu'à 175 ans de prison aux Etats-Unis.
Poursuivi d'abord pour piratage informatique, Assange a vu s'alourdir en mai dernier les charges pesant contre lui lorsque la justice américaine l'a inculpé de 17 chefs supplémentaires, en vertu des lois anti-espionnage. Ses soutiens dénoncent dans ces poursuites un grave danger pour la liberté de la presse.
Les Etats-Unis lui reprochent notamment d'avoir mis en danger certaines de leurs sources en publiant en 2010 sur Wikileaks 250000 câbles diplomatiques et 500000 documents confidentiels portant sur les activités de l'armée américaine en Irak et en Afghanistan.
Parmi ces documents figurait une vidéo montrant des civils tués par les tirs d'un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007.
La justice britannique va devoir déterminer si la demande d'extradition qui lui est soumise respecte un certain nombre de critères légaux, et notamment si elle n'est pas disproportionnée ou incompatible avec des droits de l'Homme.
L'audience sera ensuite ajournée pour reprendre le 18 mai, pour trois semaines. La décision peut être frappée d'appel. Julian Assange est incarcéré dans cet établissement pénitentiaire de haute sécurité depuis son arrestation en avril dernier dans l'ambassade d'Equateur.
Avec AFP