La courbe de l'épidémie du Covid-19 s'est aplatie grâce à la réactivité du gouvernement, aux efforts du ministère de la Santé et des divers intervenants, conformément aux directives du Roi Mohammed VI, a affirmé le secrétaire général du Centre hospitalo-universitaire Ibn Sina, Abdelhamid Ouaqouaq.
«Pour que ces efforts ne soient pas vains, il est impératif de redoubler de vigilance et d'intensifier les mesures de protection afin de ne pas perdre tout ce que nous avons gagné», a-t-il soutenu samedi dans une déclaration à la presse.
Ouaqouaq a indiqué qu'en épidémiologie, toutes les prédictions doivent être considérées avec beaucoup de précaution, évoquant à cet égard la courbe élaborée par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) composée de quatre phases relatives à l'apparition de la maladie, sa progression lente, puis plus rapide avant d'atteindre un pic, ensuite sa descente pour disparaître.
«En consultant cette courbe, cela nous rappelle la courbe des lois normales qui, selon les mathématiciens, les statisticiens et les épidémiologistes, s'avèrent les plus adaptées pour modéliser un phénomène naturel issu d'un événement aléatoire», a expliqué le responsable.
Il a d'autre part passé en revue certains concepts, dont la prévalence qui concerne les cas existants, tandis que l'incidence est relative aux nouveaux cas, la létalité désigne la proportion de décès liée à l'infection, et le R0 (R zéro), lié à la vitesse de propagation de la maladie.
«Lorsque le R0 est supérieur à 1, cela veut dire que la personne infectée peut transmettre le virus à plus d'une personne.
S'il est égal à 1, le sujet contaminé peut infecter une autre personne, et si par contre il est inférieur à 1, cela signifie qu'elle va transmettre la maladie à moins d'une personne», a-t-il expliqué.
Pour schématiser le phénomène au Maroc, Ouaqoua a souligné que «le Royaume privilégie la courbe de la prévalence instantanée parce qu'elle prend en considération plusieurs éléments, notamment des informations sur le nombre de personnes infectées, les anciens cas, en plus des nouveaux, moins les personnes guéries et décédées», d'où la stabilité de la situation épidémiologique.
Sur un autre registre, le secrétaire général du CHU Ibn Sina a mis en avant les efforts du centre hospitalier pour faire face au coronavirus (Covid-19), en relevant qu'il «a réagi au niveau stratégique à travers l'élaboration d'un plan de riposte évolutif inscrit dans le cadre du plan national mis en place par le ministère de la Santé».
Il a en outre précisé que des instances chargées de la gestion de ce plan ont été mises en place, en particulier un comité de riposte qui se réunit une fois par semaine au niveau de la direction, en plus de la création de cellules de crise au niveau des établissements référents du Covid-19.
L'établissement a également mis sur pied un comité pour la prise en charge psychologique du personnel et des patients, de même qu'il instauré une coordination médicale 24h/24h, entre autres, a-t-il poursuivi.
«Sur le plan opérationnel, nous avons organisé des formations au profit du personnel et procédé à l'organisation des établissements référents avec mise en place de circuits Covid-19 et non Covid-19», a-t-il noté.
Le responsable a fait savoir que pour l'hôpital Ibn Sina, l’hôpital d'enfants, l’hôpital de maternité Souissi et l’hôpital d'oncologie Sidi Mohamed Ben Abdellah, il a été procédé à la réservation de lits pour le confinement des cas possibles et l'hospitalisation des cas confirmés, ainsi qu'à l'augmentation de la capacité litière des services de réanimation.
Composé de 10 établissements hospitaliers, le CHU Ibn Sina dispose d'une capacité de plus de 1.500 lits et un personnel de plus de 6.000 personnes.