Lors de la conférence annuelle de l’ASFIM, le président de l’AMMC, Tarik Senhaji, a livré une allocution très structurée, revenant sur 32 ans de développement de l’industrie des OPCVM et soulignant l’importance stratégique de l’adoption de la loi 03-25, qui modernise en profondeur le cadre régissant les fonds d’investissement au Maroc.
Il a rappelé que le secteur, démarré en 1995 avec seulement cinq sociétés de gestion et un encours de moins de 3 milliards de DH, affiche aujourd’hui des niveaux historiques : 790 milliards de DH sous gestion fin octobre. Les OPCVM sont devenus un pilier du financement public et privé :
40 % de l’encours total des Bons du Trésor,
28 à 88 % du financement obligataire des infrastructures (autoroutes, ports, ferroviaire, eau, électricité, télécoms),
43 % de la capitalisation flottante de la Bourse de Casablanca,
37 % des volumes échangés sur le marché central.
Pour Tarik Senhaji, l’adoption de la loi 03-25 marque un virage stratégique : l’introduction des ETF, des OPCVM participatifs, des OPCVM RFA, des fonds en devises et l’accès aux titres d’OPCI et aux dérivés ouvre la voie à une nouvelle génération de produits et stimule la démocratisation du marché auprès des investisseurs particuliers. Ces derniers, encore sous-représentés (8,2 % des encours, moins de 25 000 investisseurs), représentent pourtant un potentiel majeur, d’autant que leur participation boursière a été multipliée par quatre en quelques années.
Le président de l’AMMC a également insisté sur la rigueur réglementaire, martelant que la protection de l’épargnant demeure un “principe intangible”. Les sociétés de gestion devront renforcer leurs moyens, leur gouvernance et leur dispositif de gestion des risques.
Enfin, il a replacé cette réforme dans la trajectoire portée par la Vision Royale : orienter davantage l’épargne nationale vers le financement productif, soutenir la transition énergétique, consolider le rôle du Maroc comme hub financier africain, intégrer pleinement la Fintech, et renforcer l’inclusion financière.
Pour Tarik Senhaji, la gestion d’actifs entre désormais dans “son plein essor”, prête à devenir une locomotive du financement stratégique et durable du Maroc.