Mario Draghi devrait se contenter de tenter d’arrondir les angles dans un climat de discorde inédit pour sa dernière intervention en tant que président de la Banque centrale européenne (BCE) avant de passer le témoin à Christine Lagarde, estiment des gérants et des analystes.
Aucune annonce fracassante n’est attendue à l’issue de la réunion monétaire de jeudi, que le président sortant devrait utiliser principalement pour convaincre les responsables de l’institution de Francfort que la décision, annoncée en septembre, de procéder à nouveau à des rachats d’actifs «aussi longtemps que nécessaire» était la bonne, estime Franck Dixmier, directeur des gestions obligataires chez Allianz GI. «Mario Draghi devrait se livrer à un exercice d’explication et de légitimation de sa politique dans un contexte de dissension interne inédit», prévoit-il.
La baisse du taux de dépôt de 10 points de base et la mise en place d’un système de paliers («tiering») pour la taxation des réserves excédentaires des banques font consensus au sein de l’institution de Francfort, nul ne contestant le besoin d’assouplir la politique monétaire pour lutter contre le ralentissement de l’économie européenne, prolonge Valentin Bissat, économiste senior pour Mirabaud.