L’Istiqlal interpelle le gouvernement sur les répercussions du coronavirus sur le tissu économique

L’Istiqlal interpelle le gouvernement sur les répercussions du coronavirus sur le tissu économique

 

Ajouté aux effets climatiques défavorables, l’impact du COVID 19 augure une baisse substantielle du taux de croissance annoncé par le gouvernement, estime l’Alliance des économistes istiqlaliens.   

L’AEI préconise d’adopter un ensemble de mesures d’urgence pour limiter les effets de la crise.

 

L’Alliance des Economistes Istiqlaliens (AEI) dit suivre avec «préoccupation» l’évolution des différentes retombées de l’épidémie COVID-19 à l’échelle internationale et nationale.

Elle regrette ses incidences malheureuses sur la santé publique, ainsi que ses répercussions négatives prévisibles sur l’économie.

Dans un communiqué, l’AEI «alerte sur les effets économiques et sociaux d’une crise désormais prévisible».

Sur le plan économique, de nombreux organismes internationaux, dont notamment l’OCDE et le FMI, ont revu à la baisse les perspectives de croissance mondiale pour l’année 2020. Le recul peut aller de 0,5 à 1,5 points de croissance selon l’évolution de cette épidémie dans le temps et dans l’espace. 

L’AEI rappelle que compte tenu de l’importance de son ouverture, l’économie marocaine fait partie des 20 premiers pays mondiaux, directement affectés par le recul de l’activité économique en Chine, selon la CNUCED.

«Notre économie sera aussi impactée par le ralentissement annoncé en Europe. Les secteurs exportateurs et surtout l’artisanat, le tourisme et les secteurs qui en dépendent (transports, commerce, restauration, loisirs, agences de voyage...) en souffriront et ont déjà commencé à en pâtir», prévient l’AEI.

Ajouté aux effets climatiques défavorables, l’impact du COVID 19 augure une baisse substantielle du taux de croissance annoncé par le gouvernement, dans le cadre de la loi de finances 2020. 

 

Les conséquences négatives attendues 

L’AEI tient à alerter le gouvernement sur les conséquences négatives de cette crise en termes de :

  • baisse attendue de la demande adressée au Maroc, aussi bien en produits qu’en services, particulièrement l’agriculture, le tourisme, le transport et l’artisanat.
  • perturbation des chaînes d’approvisionnement pour certains produits de première utilité pour les entreprises et les ménages (notamment pour leur santé)
  • Dégradation de la situation financière de plusieurs opérateurs économiques, notamment les PME, les TPE, le commerce de proximité et les artisans
  • Risque d’amplification des défaillances d’entreprises et des pertes d’emplois qui peuvent en découler.  

 

Mesures d’urgence

Dans ce contexte, l’AEI préconise d’adopter un ensemble de mesures d’urgence et la mise en place d’un outil d’anticipation et de pilotage des effets économiques et sociaux de la crise. Compte tenu de la particularité de cette situation, l’AEI invite le Gouvernement à une prise en charge intégrée de cette crise pour en endiguer les menaces et, le cas échéant, en saisir les opportunités.

L’AEI invite ainsi le gouvernement à adopter un ensemble de mesures, dont notamment :

  • La mise en place d’un comité de veille stratégique, à l’instar de ce qui a été fait par le Gouvernement conduit par le Parti de l’Istiqlal, à la suite de la crise de 2008. Composé des membres du Gouvernement et de hauts responsables des secteurs publics et privés concernés, ce comité aurait pour mission d’évaluer les effets de cette crise et d’en anticiper l’évolution. Il peut proposer, dans les jours à venir, un plan de sauvegarde des secteurs les plus touchés par la crise et les actions permettant de préserver les emplois et de relancer la demande intérieure.
  • La mise en place d'un programme approprié de lutte contre les effets de la sécheresse visant à soutenir le pouvoir d'achat des petits et moyens agriculteurs
  • La sécurisation des stocks et de l’approvisionnement des produits de première utilité pour les ménages et les entreprises et la lutte contre les spéculations
  • L’incitation au maintien des emplois par la mise en place de mécanismes de soutien aux entreprises les plus touchées, tels que : (i) exonération partielle des charges sociales; (ii)  mise en différé de la dette bancaire, fiscale et sociale ; (iii) l’encouragement du travail à distance et l’autorisation du travail à temps partiel pour éviter les licenciements et préserver les compétences des entreprises ; (iv) le lancement de campagnes de promotion sur le marché marocain, financées par l’Etat, pour encourager la consommation de produits et services produits au Maroc, particulièrement le tourisme intérieur et produits de consommation de masse.
  • La réduction généralisée des délais effectifs de paiement, particulièrement en faveur des PME et TPE l’assouplissement et l’accélération des conditions de déclaration de «cas de force majeure» en ce qui concerne les retards éventuels de livraison des entreprises dans le cadre de la commande publique.

 

Au-delà de la gestion de cette crise, l’AEI appelle aussi le gouvernement à définir une politique cohérente avec des mécanismes prédéfinis pour la prise en charge des situations de crise, quelle que soit leur nature. 

 

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