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Trimestriels des entreprises cotées : Fortunes diverses

Trimestriels des entreprises cotées : Fortunes diverses

Les industriels n'arrivent toujours pas à se relever, alors que l'agroalimentaire et la grande distribution semblent enjamber la crise.

 

Par A. Hlimi

 

Après le décrochage massif, absolu et total des actifs cotés fin mars, le rebond technique a été tout aussi général les mois qui ont suivi, et tous les secteurs et entreprises en ont profité à un moment ou un autre, ne serait-ce que sur de courtes durées. L'été s'est ensuite installé et avec lui un climat plus calme de stabilisation des cours, qui s'est traduit par l'évolution de l'indice Masi dans un canal horizontal d'une faible épaisseur de 250 points entre 10.100 et 10.350 points.

Vendredi dernier, les investisseurs ont tout de même essuyé une frayeur juste avant la fin de la saison des résultats trimestriels quand le Masi a glissé sous son fameux canal horizontal, avant d'y revenir très rapidement à l'aide d'un rebond de 1,5% le 1er septembre, grâce aux valeurs bancaires... Tout un symbole ! Désormais, l'incertitude sanitaire est à son paroxysme, ce qui laisse entrevoir, pour les plus optimistes, quelques lueurs d'espoir. Mais rien n’est encore gagné sur le volet sanitaire.

Dans ce climat lourd, où les entreprises manquent de visibilité, certains tirent leur épingle du jeu. Et si tout le monde essaie de reprendre une activité normale depuis la levée du confinement, d’autres semblent reculer de nouveau, parallèlement aux restrictions qui se mettent en place et qui retardent les plans de reprise du gouvernement et des chefs d'entreprise. Des secteurs comme le tourisme et le BTP sont directement handicapés par ces mesures, ce qui laisse entrevoir une reprise en K, indiquant que certains secteurs devront poursuivre leurs rebonds quand d'autres seront freinés.

Exit donc les prévisions en U, en V ou même en W. Il faut être sélectif ! D'ailleurs, les indicateurs d'activité commerciale du premier semestre en témoignent. On y distingue clairement des gagnants, une catégorie intermédiaire qui résiste et des perdants. Bien entendu, les performances commerciales ne vont sûrement pas se refléter sur la profitabilité finale des entreprises. Les institutions financières ont ainsi enregistré une progression de 6% de leur produit net bancaire au premier semestre, à en croire les calculs de la Recherche de BMCE Capital. Une progression qui peut s'expliquer par le bon comportement des activités de marché, dans le sillage de la baisse des taux obligataires au Maroc.

Sans surprise, les secteurs industriels sont les plus impactés par la crise sanitaire, enregistrant une contraction de 10,4% de leurs revenus en 6 mois. Le secteur des matériaux de construction, dont les ventes ont chuté de 24,8%, ou encore l'immobilier, avec une contraction du chiffre d'affaires de 57,7%, sont les plus touchés. L'agroalimentaire a connu une stabilisation des revenus avec des disparités importantes parmi ses composantes, tout comme pour l’informatique coté.

On notera aussi la bonne performance de la distribution alimentaire, avec un chiffre d’affaires en croissance de 15%. Le secteur des assurances résiste lui aussi avec des primes quasi en stagnation (-0,2%) au S1, bien que, on le sait, tout comme pour les financières, il y aura de la casse au niveau des bénéfices, des assureurs ayant déjà alerté le marché dans ce sens. Sur le seul deuxième trimestre, les revenus des sociétés cotées se dégradent de 10,3% par rapport au T2 2019, selon les calculs de la banque d'affaires.

L’orientation favorable de l’activité des institutions bancaires (+12,6%) a permis de compenser la mauvaise tenue des sociétés industrielles dont l’activité commerciale a été impactée de plein fouet par les effets de la pandémie, avec un chiffre d’affaires en repli de 19,5%, alors que les assurances affichent des primes en diminution de 8,6% comparativement au T2 2019, suite au ralentissement de l’activité liée principalement à la baisse de la collecte épargne.

Sur l'intégralité du semestre, les revenus des sociétés cotées sont en baisse de 5,1%. Sans doute que le marché va intégrer cette reprise différenciée et la rotation sectorielle du cash devrait profiter à ceux qui ont fait preuve de résilience durant ces mois difficiles. Sans doute aussi qu'une approche Value, s'intéressant aux valeurs dont le cours de Bourse a le plus chuté, approche prisée par les investisseurs particuliers, est encore prématurée.

Maintenant que la page des trimestriels est tournée, le marché va se focaliser sur une période plus importante, celle des semestriels, et qui va durer jusqu'à fin septembre. Les investisseurs vont regarder les autres indicateurs opérationnels et les bas de bilans pour mieux cerner les impacts de la crise sanitaire, ainsi que les commentaires des émetteurs sur le reste de l'année. Certainement que les copies les plus appréciées seront celles qui démontreront leur capacité à maîtriser leur besoin en fonds de roulement et convaincre de leur aptitude à remonter la pente sur le plan opérationnel.◆

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