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Nouveau modèle de développement: quel rôle pour le marché des capitaux ?

Nouveau modèle de développement: quel rôle pour le marché des capitaux ?

L’ambition est de positionner le Maroc comme un hub financier de référence dans la région.

La 6ème édition du Meeting sur l’information financière se propose d’ores et déjà de creuser la réflexion.

 

Par D. William

 

Maroclear, la Bourse de Casablanca et Finances News Hebdo organisent la 6ème édition du Meeting sur l’information financière (MIF). Ce nouveau rendez-vous des professionnels du marché financier et du monde des affaires se tient après une année 2020 «blanche», marquée par la pandémie liée au coronavirus, et au moment où le rapport sur le nouveau modèle de développement (NMD) vient d’être dévoilé. Ainsi, si les précédentes éditions ont permis de faire respectivement un focus sur «La donnée financière au Maroc», «La dématérialisation des marchés financiers», «Les instruments financiers alternatifs», l’«Intégration économique et convergence des marchés financiers en Afrique», ou encore sur «L’innovation et la technologie au service de la finance», le meeting de cette année se collera à l’actualité du moment.

D’où le choix de la thématique «Nouveau modèle de développement : Quel rôle pour le marché des capitaux» ? Il s’agit pour les professionnels du secteur de débattre du rôle que devrait jouer le marché financier, à la lumière des objectifs ambitieux arrêtés dans le cadre du nouveau modèle de développement, en général, et eu égard au contexte actuel où le Maroc prépare activement sa relance économique, en particulier.

Pour un marché des capitaux de référence

Le modèle de développement s’est fixé des objectifs très ambitieux. Il s’agit, entre autres, de porter le PIB par habitant de 7.800 dollars actuellement à 16.000 dollars en 2035, soit 6% en moyenne annuellement contre 3% en ce moment; de porter la part de l’investissement privé dans l’investissement total de 35% actuellement à 65% en 2035; mais également de porter la capitalisation boursière à 70% du PIB d’ici 2035 et d’avoir 300 sociétés cotées en Bourse à cet horizon contre 76.

Plus concrètement, sur ce dernier point, l’ambition est de développer le marché des capitaux afin de «positionner le Maroc comme un hub financier de référence dans la région». Il s’agit, comme le stipule le rapport sur le NMD, de faire du Royaume «une place financière attractive, où grandes et petites entreprises à fort potentiel de croissance, marocaines ou africaines, ont vocation naturelle à lever des financements, et une place qui attire des flux financiers conséquents en quête de placements rentables dans des créneaux porteurs et d’avenir».

Comment y arriver ? Quels mécanismes et outils faut-il mettre en place ? Quel rôle seront appelés à jouer l’Etat, les instances de régulation, les différents acteurs financiers… ? Le NMD a énuméré un certain nombre de prérequis nécessaires pour développer le marché des capitaux : faire évoluer le cadre légal et réglementaire, élargir la base d’émetteurs et d’investisseurs, créer un marché dédié aux matières premières, développer le marché de la dette privée et introduire de nouveaux instruments et produits financiers, notamment le marché à terme et des produits dérivés… Le travail à accomplir est titanesque.

Et il ne reste au Maroc que 14 ans pour relever ce challenge. Car 2035, c’est demain. C’est pourquoi cette 6ème édition du Meeting sur l’information financière se propose d’ores et déjà de creuser la réflexion en invitant les différents acteurs à partager leurs vues, de manière constructive, afin justement que le Royaume puisse atteindre ses ambitions légitimes.

 

Un emprunt national pour soutenir la relance
L’emprunt national est toujours dans les bacs. A travers cette opération prévue durant ce second semestre, l’Etat souhaite mobiliser 5 Mds de DH. Ouvert aux Marocains résidents et non-résidents et coté en Bourse, cet emprunt vise à faire participer les citoyens à l’effort de financement des grands chantiers initiés par le Roi Mohammed VI, dont notamment la généralisation de la couverture sociale à tous les Marocains et la relance économique post-Covid-19. Il s’agit aussi de stimuler la mobilisation de l’épargne nationale pour qu’elle contribue de manière plus importante au financement de l’économie.

 

Epargne et investissement

Les débats se focaliseront sur deux principaux axes déclinés en deux panels : le premier concerne la «Mobilisation et préservation de l'épargne à long terme» et le second l’«Investissement : Instruments, orientation et mesures d'efficacité». L’épargne et l’investissement sont, rappelons-le, les principaux socles sur lesquels s’appuie le NMD pour la transformation économique du Royaume. Avec notamment l’ambition d’augmenter substantiellement la part de l’investissement privé (national et international) dans l’investissement total, pour la porter de 35% actuellement à 65% en 2035 afin d’atteindre des niveaux comparables à ceux des pays développés (80%).

Ce qui nécessitera, entre autres, une offre de financement bancaire compétitive, un marché boursier dynamique, une mobilisation efficace de l’épargne institutionnelle, l’attraction de plus d’investissements directs étrangers… Comment mieux mobiliser et mieux canaliser l’épargne ? Comment mieux orienter l’épargne vers l’investissement ? Comment dynamiser l’investissement ? Ce sont autant d’interrogations auxquelles les différents experts tenteront d’apporter des réponses.

Cela, en tenant compte des objectifs à long terme du NMD, tout en n’occultant pas l’enjeu du moment, c’està-dire la relance économique où justement le «Fonds Mohammed VI pour l’investissement» doit jouer un rôle central, en tant que mécanisme devant permettre de doter les secteurs productifs du soutien nécessaire et de financer et accompagner les grands projets envisagés dans le cadre de partenariats public-privé. Encore faut-il rappeler que s’il y a un domaine où le Maroc est à la traîne, c’est bien au niveau du rendement de l’investissement public, avec un ICOR (nombre de points d’investissement pour réaliser un point de croissance économique) stagnant autour de 7.

«Une augmentation de 4 points de pourcentage du PIB de l’investissement public dans les secteurs productifs permettrait de porter la croissance économique à 5%. Cette dernière s’accroîtrait du même taux avec une amélioration du rendement de l’investissement, en faisant baisser l’ICOR de 7 à 3, comme c’est le cas dans plusieurs pays émergents», fait savoir le haut-commissariat au Plan. Les objectifs de croissance arrêtés dans le NMD passeront donc aussi forcément par une amélioration du rendement de l’investissement public. 

 

 

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