- Chiffre d’affaires en hausse de 12,3% à plus de 7,5 milliards de DH et résultat net en progression de 25% à 165 millions de DH : l’année 2016 a été florissante pour le groupe de grande distribution.
- Après des années de forte croissance, le groupe entame sa mue.
En 2016, le chiffre d’affaires de Label’Vie a pour la première fois dépassé la barre des 7 milliards de DH (7,5 milliards de DH). La progression est de 12,3% sur un an. Avec un peu de recul, on mesure le chemin parcouru par le spécialiste marocain de la grande distribution. Il y a quelques années en arrière, la «petite» enseigne comptait à peine une quinzaine de points de vente. Son chiffre d’affaires ne dépassait guère le milliard de DH.
Aujourd’hui, la société est devenue un géant de la grande distribution, s’appuyant sur un réseau de 170 magasins et plus de 160.000 m2 de surface de vente. Au point d’éclipser petit à petit ses principaux concurrents et de croître à contre-courant d’un marché de la grande distribution qui, dans sa globalité, s’essouffle.
«En valeur relative, par rapport au marché, nous sommes encore plus fiers de ces résultats. L’ensemble de nos concurrents sont en territoire négatif en 2016, qu’ils soient hard discounter ou pas», souligne le management, qui présentait à la presse et à la communauté des analystes ses résultats annuels.
Cette dynamique de croissance se retrouve dans le rythme soutenu d’ouverture des magasins (Carrefour market, Hyper Carrefour et Attacadao). En 2016, pas moins de 16.700 m2 de surfaces de vente supplémentaires ont été réalisées et 7 nouveaux magasins ont vu le jour.
En 2017, l’extension du réseau devrait s’accélérer avec l’ouverture de 15 nouveaux magasins, dont deux déjà opérationnels à Salé et Rabat, pour un montant total d’investissement de 1 milliard de DH. Une augmentation de capital d’un montant de 400 millions de DH est également prévue.
VLV en Bourse dans les 4 ans ?
Après la période de forte croissance, Label’Vie entame un virage stratégique important, matérialisé par la fusion entre Vecteur Label’Vie (VLV, la foncière de Label’Vie, qui compte la BERD et des fonds d’investissement étrangers dans son tour de table) et le groupe Petra. Cette fusion doit permettre de maximiser la valeur immobilière des actifs existants, développer un portefeuille diversifié d’actifs à rendement de qualité et accompagner le Groupe Label’Vie dans la réalisation de son programme d’ouverture.
«Au départ, nous avons fait de l’immobilier par obligation, mais notre métier de base reste la distribution», justifie le management. «Le poids de l’immobilier est devenu trop important par rapport à notre business. C’est la raison pour laquelle nous avons séparé notre business en deux activités : la partie propco et la partie partie opco» (property company et operating company ndlr), précise-t-on.
Avec 4 milliards de dirhams d’actifs sous gestion, VLV vise clairement aujourd’hui l’OPCI (Organisme de placement collectif en immobilier), dont les textes d’application devraient sortir après l’été 2017, comme promis par le ministère des Finances. «Si demain nous allons vers une OPCI, il n’est pas exclu de faire appel au marché», explique le management.
Dans quel délai et sous quelle forme ? Une IPO dans les 4 ans est dans le pipe, pour offrir une belle sortie aux fonds d’investissement, institutionnaliser le tour de table, et permettre à Label Vie de remonter du cash.
La participation de Label’Vie dans VLV pourrait même passer sous les 50% (elle en détient actuellement 60%). «Stratégiquement, il n’y a pas d’intérêt de détenir une part aussi importante dans ce type de véhicule», explique Rachid Hadni, Administrateur-Directeur général. «Détenir une part conséquente : non. Rester maître et dans le contrôle : oui», résume-t-il. Label’Vie conservera ainsi une part «significative» dans VLV afin de garder une influence sur le devenir et l’état des actifs immobiliers.
Cette nouvelle donne commence à susciter la curiosité, voire l’appétit des investisseurs marocains. «Nous en recevons de plus en plus nous confie-t-on. Nous traitions beaucoup plus avec les investisseurs étrangers qui, eux, sont plus au fait du business des foncières. Mais cela est en train de changer, et c’est tant mieux».
Par A. Elkadiri
Les marges s’améliorent
Les taux de marge, nerf de la guerre de la grande distribution, se sont améliorés de 0,4 pb en compte proforma, passant de 22,2% en 2015 à 22,6% en 2016. Cette amélioration est essentiellement liée à la progression du taux de marge directe de 0,7 pb. «La progression de la marge en 2016 n’a pas impacté notre image prix, et donc nos clients au niveau des magasins. Nous sommes allés la chercher en amont», souligne le management. Comment ? A travers la suppression des intermédiaires et la négociation directe avec les agriculteurs, explique-t-on à la direction Achat. «Par ailleurs, Grâce à l’extension de nos volumes et de nos magasins, nous avons plus de poids vis-à-vis de nos fournisseurs. Du coup, nous avons pu améliorer nos marges arrières», est-il précisé.