La Fédération nationale des agents et courtiers en assurance au Maroc (FNACAM) organise, pour la 4ème année consécutive, la Rencontre annuelle des agents et courtiers d’assurance. Ce rendez-vous, qui s’est d’ores et déjà imposé comme un évènement incontournable du paysage assurantiel marocain, se tiendra le 11 septembre à Casablanca.
Dans cet entretien, Farid Bensaïd président de la FNACAM revient sur les sujets brûlants de la profession, et en particulier la question fiscale et celle de la rémunération des intermédiaires.
Propos recueillis par A.E
Finances News Hebdo : La 4ème édition de la Rencontre annuelle des agents et courtiers d’assurance coïncide avec le 25ème anniversaire de la FNACAM. Comment la Fédération a-t-elle évolué durant ce quart de siècle ? Plus généralement, comment jugez-vous l’évolution du métier d’intermédiaire en assurance durant cette période ?
Farid Bensaïd : La Fédération nationale des agents et courtiers en assurance au Maroc (FNACAM) a participé à l’évolution positive du secteur des assurances durant ces 25 ans, aux côtés de la DAPS (Direction des assurances et de la prévoyance sociale), devenue ACAPS (Autorité de contrôle des assurances et de la prévoyance sociale), et la FMSAR (Fédération marocaine des sociétés d’assurance set de réassurance). Ce travail commun a permis au Maroc d’être classé 1er dans le monde arabe et 2ème en Afrique.
Néanmoins, il y a de nombreux enseignements à tirer de notre travail passé, qu’il soit positif ou non selon les sujets. C’est pour cette raison aussi que nous annonçons aujourd’hui une nouvelle impulsion pour la FNACAM pour mieux servir le métier d’intermédiaire qui a un réel besoin de soutien, tous statuts confondus.
F.N.H. : Il s’agit de votre première édition des Rencontres annuelles en tant que président de la FNACAM. Depuis votre élection en novembre 2018, quels ont été les chantiers que vous avez menés en priorité pour donner justement «une impulsion nouvelle» à la Fédération, comme le suggère l’intitulé de l’évènement ?
F. B. : Depuis notre élection en novembre 2018 au sein de la FNACAM, nous avons 10 actions qui ont été identifiées et hiérarchisées. La première étant la création d’une confédération qui aurait permis aux intermédiaires d’être plus unis. Cela n’a pas pu voir le jour pour les raisons que tout le monde connaît.
On s’attelle donc aujourd’hui aux autres points tous aussi importants les uns que les autres : la TVA indue, le revenu de l’intermédiaire, une meilleure relation avec les compagnies d’assurances, notre code de déontologie…
F.N.H. : La question de la TVA sera, une fois de plus, au centre des débats. Qu’est-ce qui bloque, selon vous, pour régler de manière définitive cette problématique ? Faut-il voir dans la présence de Omar Faraj, Directeur général des impôts, à cet évènement un signe d’ouverture de la part des autorités sur cette question ?
F. B. : Aujourd’hui, nous sommes le seul pays africain et méditerranéen à appliquer une taxe sur les commissions, alors que les primes d’assurances sont déjà taxées. De plus, nous ne sommes pas producteurs de TVA qui est gérée directement par les compagnies d’assurances.
Ceci est injuste pour les intermédiaires. L’annulation de cette TVA leur permettrait également d’avoir un meilleur revenu, ce dont ils ont vraiment besoin aujourd’hui. La présence de Omar Faraj est surtout un signe d’ouverture pour le dialogue sur ce sujet sensible.
F.N.H. : Quelles sont concrètement vos attentes par rapport à la Loi de Finances 2020 qui est en cours de préparation ?
F. B. : Notre principale attente sur la prochaine Loi de Finances 2020 est cette annulation de la TVA sur les commissions d’intermédiation d’assurances.
F.N.H. : Sur un autre registre, la Rencontre accorde un grand intérêt au digital et aux technologies disruptives. Les intermédiaires en assurance sont-ils bien préparés à cette nouvelle donne ? Partagez-vous l’avis de Hassan Boubrik, président de l’ACAPS, lorsqu’il affirme que la profession «doit se réinventer» ?
F. B. : Nous partageons totalement l’avis de Hassan Boubrik. Il y a un tournant qui s’opère aujourd’hui avec le digital et les intermédiaires ont grand intérêt à bien amorcer ce virage. C’est pour cela que le 2ème panel de notre rencontre concernera ce sujet.
F.N.H. : La révision de la rémunération des intermédiaires est un autre sujet capital pour la profession. Où en sont les discussions avec les compagnies sur cette question ? Plus généralement, comment envisagez-vous la relation intermédiaires/compagnies ? Comment doit-elle évoluer ?
F. B. : La discussion avec les compagnies d’assurances sur les commissions d’intermédiation est aujourd’hui un sujet majeur qui sera traité en bonne intelligence entre la FNACAM et la FMSAR.
Nous sommes certains que nous arriverons à un consensus pour améliorer globalement le revenu de l’intermédiaire. C’est l’un des principaux sujets à traiter entre les 2 Fédérations, et qui sera également abordé lors du 3ème panel de la rencontre du 11 septembre.
La relation entre la FNACAM et la FMSAR, avec cette nouvelle impulsion, est déjà en cours de construction, avec pour l’instant un esprit positif de la part des deux parties. Je suis certain qu’il en sortira des résultats intéressants. ◆