Bernard Labous, directeur Retail Banking de la BMCI, dévoile les principales tendances du crédit à l’habitat en 2023.
Finances News Hebdo : De manière générale, comment se comporte votre activité de crédit immobilier en 2023 dans un contexte marqué par la hausse du taux directeur ?
Bernard Labous : Les crédits aux particuliers ont continué à progresser en 2023 au Maroc en dépit de la répercussion par les banques des hausses successives du taux directeur sur leurs taux de crédit. Le marché du crédit immobilier marocain, en majorité à taux fixe, est très sensible à l’évolution de l’inflation. Cette hausse des taux, conjuguée à l’inflation qui a atteint en moyenne 6,1% en 2023, ont un impact direct sur la capacité d’emprunt des ménages marocains. Depuis le début de l’année 2023, nous constatons une tendance au ralentissement de l’activité crédit. Avec des taux emprunteurs en hausse en 2023, nous observons une quasi-stagnation du marché sur le crédit immobilier destiné à l’habitat. Pour la BMCI, le constat est le même, avec une situation contrastée selon les régions.
F.N.H. : Justement, selon vous, le nouveau programme d'aides directes au logement est-il susceptible de stimuler le marché du crédit à l'habitat en 2024 ?
B. L. : Le marché s’attend à une croissance de la demande des financements s’appuyant sur les aides directes au logement. Ce nouveau dispositif, qui s’étale sur plusieurs années, constitue un soutien direct au pouvoir d'achat des ménages marocains. Il est accueilli positivement par les banques qui y perçoivent une réduction de leurs risques, à condition que les règles d’octroi de crédit demeurent convenablement appliquées. Aussi, ce programme national devrait avoir également des effets positifs sur toute l’économie marocaine grâce à la stimulation du marché de l’immobilier et de la construction, offrant de nouvelles opportunités de financement pour les banques.