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Capital-investissement : les pistes pour un développement optimal de l’industrie

Capital-investissement : les pistes pour un développement optimal de l’industrie

La profession travaille avec son écosystème pour libérer le vrai potentiel de cette industrie.

Éclairage de Tarik Haddi, président de l'Association marocaine des investisseurs en capital.

 

Par Y. Seddik

 

L’impact de l’activité du capital-investissement (CI) sur l’économie réelle se matérialise à plusieurs échelles : emploi, croissance, et contribution fiscale… Sur ce dernier point, les entreprises accompagnées par les acteurs du capital-investissement au Maroc contribuent à plus de 2 milliards de DH à l’IS.

 

L’industrie du Private equity s’inscrit dans la lignée du nouveau modèle de développement (NMD) et pourra contribuer significativement à la concrétisation de certains de ses axes. Intervenant lors du 6ème meeting sur l’information financière, le président de l'Association marocaine des investisseurs en capital (AMIC), Tarik Haddi, apporte un éclairage sur le rôle de l’industrie dans le NMD.

«D’abord, par le renforcement des fonds propres, puis par l’accompagnement des PME non cotées en améliorant leur capacité organisationnelle et managerielle et même technologique», explique Haddi. Pour lui, le Private equity va accompagner le nouveau modèle de développement par le financement de l’innovation qui est le domaine de prédilection du capital-risque (composante du capital-investissement).

Qui plus est, quand les fonds d’investissement financent une entreprise (non cotée), ces derniers apportent une vision sectorielle à travers l’intégration des chaînes de valeur (en amont, en aval et même horizontalement). Ils interviennent aussi pour la mobilité sectorielle, en aidant les entreprises à basculer d’un secteur déclinant vers un autre à plus fort potentiel de croissance, à titre d’exemple.

«La bonne gouvernance et l’éthique, qui sont une question centrale du nouveau modèle de développement, sont grandement améliorées dans une PME lorsqu’un fonds d’investissement intervient», soutient le président de l’AMIC. La contribution du capitalinvestissement au NMD se matérialiserait aussi par la résilience des entreprises concernées.

En effet, une étude récente de l’AMIC a démontré que le capital-investissement est un instrument de résilience économique. Les entreprises accompagnées par le CI ont limité leur baisse d’activité en 2020 à 20%, contre une baisse de 32% pour toutes les entreprises nationales.

Les freins à lever

Le potentiel du marché du Private equity est depuis des années bridé par une fiscalité rigide. Si l’industrie contribue aujourd’hui significativement à la collecte de l’impôt- chiffres à l’appui-, elle ne reçoit en retour pas d’incitations permettant son essor. Mais l’industrie souffre également de problématiques d’image qui proviennent de l’époque du démarrage dans les années 90.

«Mais, il y a surtout un amalgame entre les fonds de capital- investissement classiques, qui interviennent sur 10 ans, et des fonds d’infrastructure ou de tourisme qui sont à très long terme et qui n’ont pas le même rendement», estime T. Haddi. Pour libérer le potentiel du capital-investissement, l’Association travaille sur plusieurs axes.

Selon son président, «nous avons prévu au sein de l’AMIC d’entamer une démarche structurée pour rétablir la communication auprès des investisseurs institutionnels et expliquer notamment les changements qui ont lieu au sein du secteur».

Par ailleurs, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement donnera clairement un coup d’accélérateur au capitalinvestissement, à travers le lancement des fonds thématiques qui seront essentiellement sous forme d’OPCC. L’AMMC et la direction du Trésor se sont aussi mobilisées auprès de l’AMIC pour réformer le cadre juridique et réglementaire des OPCC. Objectifs : adapter le cadre à la pratique du Private equity et créer plus de cohésion entre les dispositifs des SA et SPCC. 

Neutralité de la TVA

«Il faudra aussi rétablir la neutralité de la TVA qui renchérit l’investissement dans les fonds marocains», suggère Haddi. C’est la mesure phare réclamée par la profession depuis 2009. Les fonds au Maroc paient en effet la TVA sur les frais de gestion sans pouvoir la récupérer.

«Nous avons également fait des propositions dans la loi sur la SA pour développer les instruments qui facilitent les prises de participation des fonds de capital-investissement (bons de souscription d'actions, stocks options…)», renchérit le porte-parole de la profession. L’Association réclame aussi la mise en place d’incitations fiscales pour attirer les institutionnels vers le CI, même si cela est provisoire dans le temps. Notons enfin que l’AMIC travaille actuellement avec l’ASFIM pour voir comment des OPCVM peuvent investir dans des OPCC.

 

 

 

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