Le mois d’octobre s’est achevé sur une baisse de 3,75% sur les actions.
Des investisseurs capitulent, d’autres se repositionnent sur certaines valeurs.
Dans l’histoire boursière, le mois d’octobre est souvent considéré comme la bête noire des investisseurs. Les plus grands krachs boursiers ont eu lieu durant le 10ème mois de l’année. C’est le cas des krachs de 1929, 1987 ou encore de 2008, pour ne citer que ceux-là.
Sur notre marché national, octobre 2018 aura été particulièrement éprouvant pour les opérateurs. C’est le pire mois d’octobre jamais enregistré par la place casablancaise après celui de 2008 (-4,08%). Une donnée qui vient s’ajouter à la liste de similitudes relevées dans notre analyse sur le Bear Market. Un risque réel, mais pas encore confirmé.
Cette déroute automnale a fait perdre au Masi 3,75%. Depuis janvier, l’indice recule de 12,13%. Et encore, la dégringolade aurait pu être beaucoup plus douloureuse sans les séances de surplace en milieu de mois. Mais cette baisse est à relativiser, car elle n’est ni plus ni moins importante que celle subie par la plupart des Bourses mondiales.
Ainsi, à Wall Street, les pertes sont de 5,07% pour le Dow Jones, de 6,94% pour le S&P 500 et de 9,2% pour le Nasdaq. En Europe, le Stoxx 600 a perdu 5,6% et le CAC 40 a reculé de 7,28%, son plus fort repli sur un mois depuis août 2015.
L’immobilier au tapis
Revenons à notre semaine (du 29 octobre au 5 novembre), la cinquième de baisse consécutive pour les actions. L’indice phare l’a bouclé à 11.897 points lundi, au plus bas depuis décembre 2016. Les valeurs immobilières ont subi des mouvements de ventes importants. Résidences Daar Saada et Addoha ont touché le fond, en inscrivant des bas historiques à 82 DH et 12,42 DH, respectivement. Rappelons que l’ensemble enregistre une contreperformance de 58% depuis le début de l’année.
A côté, les grosses capitalisations n’ont pas fait mieux. Si comme le Masi, Attijariwafa bank a corrigé 50% de sa hausse depuis 2016, LafargeHolcim, elle, a effacé la totalité de ses gains depuis la même période. Elles ont perdu 2,38% et 4,07% sur la semaine, alors que Maroc Telecom a baissé de 2%. Malgré cela, les analystes restent positifs sur ses dossiers, vu leur caractère défensif.
Dans ce climat lourd, certains investisseurs capitulent, de peur de voir leurs portefeuilles dégradés davantage avec le spectre d’un Bear Market. D’autres y voient une opportunité pour se repositionner sur certaines valeurs «injustement» sanctionnées. Mais les valorisations offertes actuellement sont-elles assez attractives, et le sentiment de marché assez serein pour laisser place à un rebond ? Affaire à suivre dès les prochaines séances.
Techniquement, à court terme, l’avis passe de négatif à neutre, étant donné que l'indice arrive sur une large zone de soutien entre 10.850 et 10.800 points. ■
Par Y. Seddik