Dans un climat boursier euphorique, porté cette année par un pic historique du MASI au-delà des 20.000 points et par une capitalisation ayant franchi le cap symbolique des 1.000 milliards de dirhams, la Bourse de Casablanca a profité de la 3ème édition du Salon de l’épargne pour animer deux conférences clés. Objectif : expliquer comment les particuliers peuvent accéder au marché actions et tirer parti des introductions en Bourse.
Face à une salle comble, Walid El Hachimi, analyste senior market data et relations investisseurs à la Bourse de Casablanca, a dressé un constat clair : l’engouement des Marocains pour la Bourse est réel.
Les particuliers, qui ne représentaient que 7 à 9% des volumes il y a trois ans, pèsent désormais entre 25 et 28%. Les IPO récentes en témoignent, notamment celle de Cash Plus, qui a attiré plus de 80.000 souscripteurs, un record depuis celle de Maroc Telecom en 2004. Selon lui, cette dynamique s’exet une réserve de prévoyance de 93 Mds de DH investie sur les marchés.
Les bilans actuariels successifs, validés par l’ACAPS et les instances publiques, projettent un équilibre financier sur plus de 60 ans, signal positif rare dans un secteur mondialement sous tension. Pour l’entreprise, la mise en place est précisément sur ce «gap» que se positionne la CIMR, pilier historique de la retraite complémentaire. Aujourd’hui, la Caisse revendique 8.700 entreprises adhérentes, 780.000 affiliés et 207.000 retraités.
Son modèle par répartition reste structurellement excédentaire avec 11 Mds de DH de cotisations collectées pour 7 Mds de DH de pensions servies en 2024, plique par un alignement de facteurs favorables : une conjoncture économique stable, des réformes sectorielles en cours (santé, éducation, logistique, infrastructures), l’effet Coupe du monde 2030, mais aussi la digitalisation qui rend l’investissement accessible «d’un simple téléphone».
Accéder à la Bourse : un parcours simplifié
La procédure d’entrée est volontairement fluide : ouvrir un comptetitres auprès d’une société de Bourse ou de sa banque, sans d’un régime CIMR devient un instrument RH autant qu’un outil de gestion : fidélisation des talents, avantage concurrentiel à l’embauche, amélioration de la marque employeur et charge fiscalement déductible.
Pour le salarié, l’intérêt est double : sécuriser un revenu de remplacement significatif à la capital minimum, puis investir en direct ou via des OPCVM selon son profil de risque. Pour éviter les erreurs de débutant, l’expert insiste sur 3 choses : privilégier le long terme, diversifier par secteurs et s’appuyer sur des sources fiables (notes d’information, états financiers, plateformes pédagogiques).
Pour les émetteurs, la tendance est également positive. Les programmes d’accompagnement en partenariat avec le ministère de l’Industrie ouvrent la voie à une nouvelle vague d’introductions, tandis que le marché à terme et les produits dérivés, attendus prochainement, renforceront l’attractivité de la place casablancaise. À l’heure où l’investissement en actions reprend sa place dans l’épargne des ménages, la Bourse ambitionne désormais un objectif: transformer l’engouement ponctuel en participation durable.