Par Faycal Saile. Directeur général Diebold Nixdorf Maroc
A l’heure des inégalités sociales et économiques profondément renforcées par la crise du Coronavirus, à travers le monde, les entreprises doivent prendre leurs responsabilités et s’engager en faveur de démarches durables pour répondre aux enjeux du monde de demain. Parmi les nombreux secteurs, celui de la banque occupe une place centrale par son rôle auprès des citoyens et des entreprises.
Cependant, elle est amenée à concilier activités financières et éco-responsabilité si elle veut continuer à créer de la valeur et innover. Pour autant, adopter une stratégie RSE (Responsabilité sociale et environnementale) ne se résume pas à des préceptes appliqués en interne. Pour répondre aux exigences, les banques doivent être capables de mener une politique globale et s’entourer des bons acteurs et partenaires pour un engagement optimal. Le secteur bancaire n’a pas été épargné par la pandémie.
Peu préparée à un tel «séisme», la banque de détail a dû se réorganiser pour faire face à des défis aussi bien macroéconomiques qu’opérationnels. Si la pandémie a été un accélérateur pour les entreprises dans leur transformation digitale, elle a été pour les consommateurs un déclencheur pour leur conscience écologique et sociale. Pour affronter ce contexte difficile, les banques marocaines ont dû accélérer leur transformation digitale et mettre en avant leur stratégie RSE pour construire un monde meilleur. La qualité de service ne suffisant plus à convaincre, les banques réfléchissent à l’intégration de préoccupations sociales, environnementales et économiques dans leurs activités pour se positionner comme des acteurs de confiance et trouver de nouvelles sources de développement. Un changement de conduite qui ne peut avoir lieu sans une réflexion autour de nouveaux modèles économiques.
Si les grands principes de RSE sont devenus un axe majeur de la gouvernance, les banques y sont plus particulièrement sensibles en raison de leurs métiers et de la portée de leurs investissements. Pourtant, certains pays ont pu prendre du retard et s’appuient encore sur le mécénat social pour répondre aux problématiques nationales, voire régionales, de leurs pays - catastrophes naturelles, la santé ou l’éducation. Consolider la RSE apparait pourtant comme une étape primordiale, un moyen fort de se projeter sur le moyen et long terme. En promouvant des thèmes comme l’égalité des chances, l’intégrité des gouvernances, des conditions de travail saines, la santé des salariés ainsi que le respect de l’environnement, et en menant en parallèle des actions clés, les banques sont aptes à gagner en compétitivité.
Cette dynamique de progression ne peut se faire sans l’appui des partenaires qui prennent part à de nombreux processus. Associés à des décisions stratégiques, les partenaires technologiques doivent venir renforcer les initiatives sociales et environnementales et contribuer à conserver la confiance des clients via leur intégrité et leur transparence. Pour réduire leurs externalités négatives et impacts, les banques peuvent être amenées à revoir leurs relations professionnelles. Elles doivent être capables d’identifier les acteurs associés à leurs activités et leur niveau d’engagement sociétal et environnemental. Les banques sont appelées à veiller à ce que leurs partenaires exercent leurs activités de manière responsable, et ce, par exemple, à travers une maîtrise responsable de la chaîne de production, que ce soit dans le pilotage, l’approvisionnement ou les opérations.
De nouveaux modèles de production plus vertueux valorisent maintenant les déchets : préserver les ressources, réduire les déchets, utiliser des matériaux durables contribuent à diminuer la pollution et mettre en avant le recyclage. Les partenaires technologiques sont encouragés à revoir leurs dispositifs internes et instaurer une traçabilité transparente des déchets pour valoriser auprès des banques un impact positif. Au-delà de la production, les banques doivent s’intéresser aux émissions indirectes de CO2. Une conception technologique durable ne saurait fonctionner sans réduire les émissions de CO2, diminuer la consommation d’énergie ou augmenter le cycle de vie des produits.
Une stratégie RSE doit s’appliquer sur plusieurs niveaux et les partenaires technologiques sont incités à se conformer aux attentes en matière d'environnement, de santé et de sécurité vis-à-vis du personnel. Les banques s’assureront auprès de leurs partenaires que ces derniers appliquent un management humain, avec un niveau de vigilance élevé pour garantir la sécurité et la santé au travail sur l’ensemble des sites et qu’ils se donnent les moyens pour apporter à leurs salariés la meilleure formation. Des certifications comme ISO 26 000, répondant à des standards internationaux, sont des garanties pour la prise en compte de spécificités.
Enfin, un engagement social de la part des partenaires est une valeur ajoutée, alors que le contexte post-Covid-19 a pu attirer l’attention sur les populations isolées et l’exclusion sociale. Les banques associées à des partenaires technologiques peuvent entrevoir de nouveaux moyens d’innover pour répondre à des problématiques extra financières et proposer des solutions éthiques, voire d’utilité publique. Faire adhérer leurs partenaires à une politique RSE peut apparaître complexe, pourtant c’est un facteur clé dans la réussite des banques.
Opérant dans un environnement complexe, les banques ont le choix de pouvoir s’appuyer sur leurs parties prenantes. La recherche de partenaires technologiques engagés éthiquement et durablement doit s’accompagner de critères RSE précis pour créer des relations à l’impact positif. Les démarches entreprises par les partenaires technologiques sont importantes pour porter des projets efficaces et plus respectueux pour pérenniser leurs activités