Les garanties CCG représentent, en moyenne, 50% de la production de crédits aux entreprises chez les grandes banques marocaines.
Par Y. Seddik
Le financement alternatif sous toutes ses formes (Crowdfunding, Businessangels, prêts en ligne, Corporate Venture) est encore très peu développé au Maroc, voire inexistant. A défaut de ces alternatives, la TPME, ou la start-up, en quête de fonds se dirige naturellement vers la banque. Or, dans le contexte actuel, le financement par crédit bancaire n’est plus chose aisée.
Les banques exigent de plus en plus de garanties et de conditions pour accorder un prêt, surtout pour les PME qui, en plus, souffrent d’une sous-capitalisation chronique.
C’est là précisément où la Caisse Centrale de Garantie (CCG) intervient pour faire sauter ce verrou du financement, et pallier l’insuffisance des sûretés des petites structures.
En 2009, les crédits garantis par la Caisse ont totalisé à peine 1 milliard de DH. Moins de 10 ans après, l’activité globale de la CCG fait ressortir plus de 26 milliards de DH de financements garantis. Une progression fulgurante expliquée par «la confiance établie avec le secteur financier», selon Hicham Serghini, Directeur général de la CCG, lors d’une rencontre autour du financement des PME.
Pour leur part, les banques de la place ne tarissent pas d’éloges sur le travail accompli par la Caisse. «Le crédit bancaire représente la quasi-totalité des financements TPME, d’où l’importance du cautionnement public de la CCG», explique Soumia Ouali Alami, Directrice générale adjointe pôle PME à la BCP.
Pour illustrer son propos, la responsable a indiqué qu’«en 2018, la garantie CCG a représenté 64% de ce que nous avons produit pour les entreprises».
Même son de cloche chez la BMCE Bank, où la PME est «une histoire assez récente», selon son directeur marketing entreprise et pilotage, Hassan Belatik, qui indique qu’«entre 2010 et 2018, 4 à 5 entreprises sur 10 ont été financées grâce aux supports CCG». Et d’ajouter : «s’il n’y avait pas la CCG, il y aurait un grand problème de financement chez les PME».
Idem pour Attijariwafa bank qui prévoit une enveloppe de crédits globale de 26 milliards de DH pour la TPME en 2019 (18 Mds de DH pour les PME et 8 Mds de DH pour les TPME).
L’autre point sur lequel les banques sont unanimes et qui est un véritable obstacle pour la PME, est le manque de formation et d’information. «C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place la plateforme Dar Al Moukawil, qui donne accès à diverses informations liées à l’entrepreneuriat et propose des formations», relève Houda El Kohen, responsable financement de l’investissement et soutien à l’entreprise chez AWB. ◆
Paroles de pro : Hassan Belatik, directeur marketing entreprise & pilotage à la BMCE
«Chez nous à BMCE Bank, l’histoire de la PME est assez récente. Nous nous sommes intéressés à ce type de structure qu’à partir de 2010. Auparavant, nous étions plus portés sur le commerce extérieur. Mais grâce aux supports de la CCG, nous avons pu développer le financement des entreprises de taille moyenne. Entre 2010 et 2018, 4 à 5 entreprises sur 10 ont été financées à l’aide des garanties de la Caisse. A travers toutes ces offres, la CCG apporte une véritable solution à la problématique de financement de la TPME, comme en attestent les chiffres qu’elle réalise, surtout lors des dernières années. La Caisse travaille en concertation avec les acteurs bancaires et sans elle, il y aurait eu un grand problème de financement des PME. Maintenant, il faut apporter des Fine Tunings pour faire correspondre les offres aux besoins exacts de chaque type d’opérateurs. Car entre une PME qui dégage 200.000 DH de chiffre d’affaires et une autre qui en réalise 2 millions de DH, les besoins varient à l’extrême». ■
Encadré : Une nouvelle offre repensée
La rencontre fut l’occasion de mettre en avant la nouvelle offre produits de la CCG, entièrement repensée et modernisée, afin de répondre au mieux aux exigences du marché et des entreprises marocaines.
La solution est regroupée sous deux ombrelles. La première, explique Hicham Serghini, est destinée à la garantie des crédits d'investissement pour les crédits à moyen et long termes et englobe les produits «Daman Express» pour le financement des TPE et «Daman Istitmar» pour les PME. Tandis que la seconde couvre les besoins en fonds de roulement des PME à travers le produit «Damane Atayssir».
Il a été également procédé au lancement de deux produits de financement : «Mezzanine PME» qui à la problématique de sous-capitalisation des entreprises, à travers un prêt subordonné en faveur de PME industrielles et exportatrices. Et «Tamwil Microfinance» qui est une ligne de financement destinée aux TPE formelles, servies par les associations de microcrédit et qui vise la réduction du coût de financement pour cette catégorie d'entreprises. ◆