◆ La Confédération marocaine de TPE-PME juge inopportune la mise en place du nouveau mécanisme de crédit bancaire destiné aux autoentrepreneurs.
Le nouveau mécanisme de crédit bancaire au profit des autoentrepreneurs impactés par la crise du Coronavirus a été validé par le Comité de veille économique (CVE). Cette nouvelle mesure, opérationnelle dès le 27 avril 2020, est le fruit d’une convention entre l’Etat, la Caisse centrale de garantie (CCG) et la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR). Pour rappel, cette initiative permet aux autoentrepreneurs impactés par la crise liée au Covid-19 qui a mis à rude épreuve le tissu entrepreneurial, de bénéficier auprès des établissements bancaires d’un crédit d’une durée maximale de 3 ans pouvant atteindre 15.000 DH à taux 0 avec un délai de grâce d’un an.
Les intérêts sont pris en charge par la branche des assurances dans la limite maximale de 100 MDH. Interrogé sur l’opportunité de cette nouvelle initiative, Abdellah El Fergui, président de la Confédération marocaine de TPE-PME, soutient que le CVE devait aller plus loin. «A l’instar des TPE, avant la crise du Covid-19, les autoentrepreneurs avaient déjà du mal à joindre les deux bouts du fait de leur faible niveau d’activité (manque de commandes). Cette crise a accentué la situation», fait remarquer notre interlocuteur.
Et de suggérer : «Au lieu de mettre en place un crédit bancaire, le CVE aurait dû créer un système d’aide financière au profit des autoentrepreneurs, à l’instar de ce qui a été fait pour les ramédistes, les non-ramédistes et les salariés déclarés à la CNSS en situation d’arrêt temporaire de travail». Du côté de la Confédération qui regrette sa non présence au sein du CVE, l’on se demande comment les autoentrepreneurs pourront rembourser ce nouveau crédit, d’autant plus que l’après Covid-19 risque d’être plus difficile sur le plan économique.
«Une aide financière de 2.000 DH par mois permettrait aux autoentrepreneurs, qui en réalité peuvent être assimilés à des salariés, de subvenir à leurs besoins de première nécessité pendant cette période de confinement», confie le président de l’association, qui a rendu public récemment une enquête sur l’impact du Covid-19 sur les PME et TPE marocaines. «Après la sortie de crise, les pouvoirs publics doivent œuvrer davantage afin de permettre aux autoentrepreneurs de décrocher des bons de commande qui se font rares pour cette catégorie d’entrepreneurs dans le contexte actuel», suggère-t-on du côté de la Confédération.
Par M. Diao