Le PIB aurait progressé de 2,6% au T2-2019 et devrait encore ralentir à 2,4% au T3 selon le HCP
L’économie nationale aurait progressé de 2,6%, au deuxième trimestre 2019, au lieu de +2,8% au trimestre précédent, pâtissant d’une légère décélération de la croissance des activités hors agriculture, dont le rythme serait passé de 3,8% à 3,4%, en variations annuelles, annonce le haut commissariat au Plan (HCP) dans son dernier point de conjoncture trimestrielle.
La valeur ajoutée agricole aurait, pour sa part, poursuivi sa tendance baissière pour le deuxième trimestre successif, affichant un repli de 2,7%.
Au troisième trimestre 2019, la croissance des activités hors agriculture se poursuivrait au rythme de 3,2%. Compte tenu d’une baisse de 2,5% de la valeur ajoutée agricole, la croissance économique nationale se situerait à 2,4%, au lieu de 3% au troisième trimestre 2018, estime la même source.
Hors agriculture, l’activité économique évoluerait dans un contexte international marqué par les incertitudes liées au conflit commercial sino-américain dont les effets continueraient à peser sur l'évolution du commerce mondial qui progresserait de 2,4% au troisième trimestre 2019.
Le commerce mondial de biens aurait progressé, au deuxième trimestre 2019, à un rythme inférieur à sa tendance moyenne de 2011-2018, soit 2,4% au lieu de 3,4%, influencé par le manque de dynamisme des échanges notamment des Etats-Unis et de la Chine, dans un contexte de relèvement des taxes douanières entre les deux pays. La demande étrangère adressée au Maroc, bénéficiant de l'orientation relativement plus favorable des importations des pays de la zone euro, se serait affermie de 3,2%, lors de la même période.
Au niveau national, les exportations de biens se seraient améliorées de 11,3% au deuxième trimestre 2019, profitant de la bonne performance des ventes extérieures hors phosphates.
Les expéditions des secteurs aéronautique et électronique auraient, ainsi, contribué pour plus du tiers à l'amélioration des exportations, suivies de celles des produits agricoles et agro-alimentaires (légumes frais et congelés, fraises et framboises, conserves de poissons et crustacés).
Celles du secteur automobile auraient, par contre, subi une baisse de cadence pour le segment construction, alors que le segment câblage serait resté bien orienté, profitant de l'évolution favorable de la demande extérieure qui lui est adressé.
Le secteur phosphatier aurait, pour sa part, connu une évolution contrastée de ses principaux produits exportés. Alors que les ventes extérieures de l’acide phosphorique se seraient orientées à la hausse, celles des phosphates bruts se seraient repliées et celles des engrais auraient quasiment stagné, dans un contexte de repli des prix mondiaux du phosphate diammonique et du triple superphosphate (-17,2% et -5,5%, respectivement, en variations annuelles).
Les importations auraient, quant à elles, augmenté de 9,1% au deuxième trimestre 2019, sous-tendues par l'accroissement de la demande intérieure. Les importations hors énergie auraient été alimentées, en premier lieu, par les achats des biens d’équipement (voitures utilitaires, machines et appareils divers), suivis par ceux des produits alimentaires (céréales, sucre) et des produits bruts (huiles brutes, pâte à papier).
Subissant la hausse des cours des produits énergétiques sur le marché mondial, survenue particulièrement en avril et mai, les importations des produits énergétiques auraient contribué pour près du tiers à l’augmentation des importations totales et auraient pesé sur la balance commerciale dont le déficit se serait creusé de près de 6%, en variation annuelle.
La demande intérieure aurait continué de soutenir la croissance économique, quoiqu’à un rythme plus modéré par rapport au début de l’année 2019. Dans un contexte de poursuite d’apaisement des tensions inflationnistes, la consommation finale des ménages, en volume, se serait affermie de 3,2%, au lieu de +3,8% un trimestre plus tôt, contribuant pour +1,8 point à la croissance globale du PIB. Les dépenses de consommation auraient été alimentées, entre autres, par une hausse de 5,2% des crédits à la consommation et une progression de 2,2% des transferts des MRE. Pour sa part, la consommation des administrations publiques se serait affermie de 2,8%, en ligne avec l’augmentation des dépenses de fonctionnement.
Après avoir ralenti au dernier trimestre 2018, la formation brute de capital (FBC) aurait poursuivi son redressement amorcé au début de 2019, affichant une hausse de 2,8%, au deuxième trimestre 2019, au lieu de +2,6% un trimestre auparavant. Sa contribution au PIB aurait atteint +1 point, au lieu de +0,8 point la même période de l’année précédente. Cette évolution aurait été tirée particulièrement par la hausse de l‘investissement en produits industriels, dans le sillage d’une consolidation des importations des biens d’équipement et d’un accroissement de 1,8% des crédits à l’équipement. L’investissement en travaux publics aurait poursuivi sa tendance haussière entamée au début de l’année 2017, tandis que l’investissement en immobilier serait resté modeste, pâtissant de la faiblesse de la demande adressée au logement résidentiel.