Transferts des MRE : Entre résilience et incertitudes

Transferts des MRE : Entre résilience et incertitudes

Les transferts des MRE accuseraient une baisse limitée de 5% à 61,5 milliards de DH pour l’année en cours, avant de s’améliorer de 2,4% à 63 milliards de DH en 2021.

Le ministère délégué chargé des MRE attire néanmoins l’attention sur les incertitudes qui entourent ces prévisions.

 

Par M. Diao

 

Les derniers chiffres relayés par BAM montrent des évolutions contrastées au chapitre des comptes extérieurs. Pour preuve, à fin juillet 2020, les recettes de voyages ont vu leur reflux s’accentuer de 44,1%, alors que celui des transferts des MRE s’est limité à 3,2%. Pour l’ensemble de l’année, les exportations devraient chuter de 16,6%. Pour ce qui des recettes de voyages, elles devraient enregistrer en 2020 une forte contraction, passant de 78,8 milliards de dirhams en 2019 à seulement 23,9 Mds de DH en 2020.

Pour leur part, les transferts des MRE accuseraient une baisse limitée de 5% à 61,5 milliards de DH pour l’année en cours, avant de s’améliorer de 2,4% à 63 milliards en 2021. La question qui mérite d’être posée est de savoir à quoi est due la résilience des transferts des MRE, grands pourvoyeurs de devises pour le pays. D’autant plus qu’interpellé sur cette question, le ministère délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger a fait savoir que d’après la Banque mondiale, la pandémie devrait impacter les transferts de fonds vers la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA).

En raison de la crise liée à la Covid-19, les fonds transférés vers la région MENA devraient, d’après l’institution de Bretton Woods, connaître une contraction de 19,6% en 2020. Sachant qu’en 2019, ceux-ci avaient enregistré une progression de 2,6%.

Les incertitudes persistent

Le ministère de tutelle précise également que les prévisions de BAM afférentes aux transferts des MRE demeurent entourées d’incertitudes liées à l’évolution de la pandémie et à ses conséquences aussi bien au niveau national qu’international. Il convient de rappeler que les transferts d’argent des MRE, dont 85% sont établis en Europe, dépendent largement de la situation des économies européennes.

«Le ralentissement économique de la zone Euro est exacerbé par les conséquences de la Covid-19 et la dépréciation de l’Euro par rapport au Dollar», explique-t-on du côté du département ministériel dirigé par Nezha El Ouafi. Cette situation décrite par le ministère est à l’origine de la baisse du volume des transferts de fonds des MRE vers le Maroc. Il y a lieu de rappeler que l’argent envoyé par la diaspora marocaine est crucial pendant cette période de crise marquée par le recul des IDE et des recettes de voyages.

D’ailleurs, la Banque centrale prévoit pour l’année en cours une contraction des entrées d’IDE de l’ordre de 1,5% du PIB contre une hausse de 2,9% du PIB en 2019. Il convient de rappeler que les transferts de fonds des MRE constituent un puissant levier pour la demande intérieure. Environ 70% de l’argent envoyé par la diaspora marocaine servent à la consommation, 10% sont investis et 20% captés par les banques sous forme de dépôts. Outre l’augmentation des montants expédiés au Maroc, l’un des défis est d’orienter les transferts des MRE vers l’investissement, créateur de valeur ajoutée et d’emplois.

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