◆ Le ministère des Finances est en train de finaliser son plan de relance économique.
◆ Ce dernier se veut un trait d’union avec le nouveau modèle de développement en cours d’élaboration.
Par A.E
Le département de Benchaâboun met les bouchées doubles pour parachever le tant attendu plan de relance économique. Les grandes lignes de ce dernier seront d’ailleurs présentées en parallèle avec le projet de Loi de Finances rectificative, dans les prochains jours. Pour le ministre, l’objectif est clair : faire du plan de relance économique un pacte de redynamisation de l'économie et de l'emploi, basé sur une ambition commune et partagée entre les différentes parties concernées (Etat, entreprises, secteur bancaire et partenaires sociaux...).
Pour ce faire, le ministère prône une approche globale et intégrée à travers l'implication des différents acteurs. Ce schéma de relance se base en effet sur «des mécanismes transversaux qui prennent en compte les spécificités de chaque secteur selon des stratégies bien définies», a noté le ministre de l'Économie, des Finances et de la Réforme de l'Administration, Mohamed Benchaâboun, devant les parlementaires.
Ce plan constituera ainsi un levier important pour accompagner la reprise progressive des différents secteurs de l'économie en standby. Car, entre les effets pervers de la crise sanitaire et ceux de la sécheresse, l’activité économique est actuellement dans un état comateux.
Une économie secouée
Les données égrenées par Benchaâboun à la Chambre des représentants, montrent l’ampleur des dégâts. «En somme, deux mois de confinement devraient coûter à l'économie marocaine 6 points de croissance de son PIB pour l'année 2020. Ce qui signifie une perte 1 milliard de dirhams par jour de confinement».
Et de renchérir que «la perte aurait été plus importante si le soutien financier n'avait pas été fourni par le fonds Covid-19». Sur le plan budgétaire, le ralentissement économique devrait se traduire par un manque à gagner de recettes du Trésor, d'environ 500 MDH par jour pendant la période du confinement.
Naturellement, la pandémie a également chahuté le commerce extérieur. Sur la base des données disponibles pour les 4 premiers mois de 2020, une chute de 61,5% a été enregistrée sur les exportations et de 37,6% sur les importations. «Tous ces indicateurs économiques reflètent clairement la gravité de l'impact de la crise sur plusieurs secteurs et activités économiques du pays», résume l’argentier du Royaume.
Un PLF rectificatif à géométrie variable
Parallèlement à ce plan de relance, l’Etat se penche sur un projet de Loi de Finances rectificatif qui sera bientôt présenté en Conseil du gouvernement. Les travaux sont déjà entamés à travers notamment la mise à jour des hypothèses adoptées lors du dernier PLF 2020 et celle des principaux indicateurs économiques.
Les nouvelles prévisions tiendront compte de l'impact de la crise sur le déficit budgétaire, sur la balance des paiements et sur l'endettement. «Nous étudions un ensemble de scenarii pour faire face à toutes les situations probables. Chaque scénario aura un impact différent sur les indicateurs macroéconomiques en fonction d'un côté, de la rapidité de reprise d'activité des secteurs économiques et, de l'autre, de la trajectoire d'évolution de chaque secteur», a assuré le ministre.
Au final, ce plan de relance, Benchaâboun le présente comme «un trait d’union avec le nouveau modèle de développement en cours d’élaboration». Pour lui, il jettera les bases d'une économie solide et intégrée et ouvrira au Royaume de nouveaux horizons dans le monde post-Covid.