Offshoring: Le secteur lutte pour sauver ses emplois

Offshoring: Le secteur lutte pour sauver ses emplois

 L’arrêt d’activité des entreprises varie de 30 à 40%.

 Les critères imposés pour bénéficier des mesures d’accompagnement de l’Etat n’ont pas permis à toutes les sociétés impactées d’être éligibles.

 

Par C. Jaidani

 

La pandémie de la Covid- 19 a entraîné un fort ralentissement de l'offshoring. Les professionnels prévoient une chute qui peut durer un certain temps. Ils ont dû réaménager leur organisation de travail pour se conformer aux normes de sécurité et font face également à une baisse de la demande de leur marché potentiel, à savoir l’Europe notamment la France, puisque 90% des entreprises concentrent leur activité avec ce pays.

 

Face à cette situation, les opérateurs ont élaboré un plan d’urgence afin d’assurer la continuité des services. Cette nouvelle réorganisation a perturbé, dans un premier temps, le rythme d’activité mais les entreprises ont fini par s’adapter aux nouvelles contraintes.

«Depuis le début de la crise, nous avons réussi à limiter l’impact. Grâce à l’engagement et au professionnalisme des 80.000 collaborateurs du secteur, nous avons pu atténuer l’effet, surtout avec le basculement vers le télétravail. Toutefois, force est de reconnaître que notre activité est frappée de plein fouet. Sur le deuxième trimestre, la baisse d’activité peut atteindre les 40%», souligne Othman Serraj, président de l’Association marocaine de la relation client (AMRC).

 

Il faut noter que l’impact varie selon les clients et les secteurs. Par exemple, pour les sociétés opérant dans l’énergie, les télécoms ou la santé, la situation demeure plus ou moins stable. En revanche, pour d’autres branches comme le tourisme, le transport aérien, l’immobilier ou l’automobile, les indicateurs sont alarmants en raison de l’arrêt quasi- total d’activité.

C’est dans ce cadre que dif- férentes entreprises ont été contraintes d’opter pour la formule du chômage technique et réduire sensiblement leur rythme de travail.

«Plusieurs entreprises ne pouvaient plus assurer le plein emploi. Les critères imposés (chiffre d’affaires et taille de l’entreprise) pour bénéficier des mesures d’accompagnement de l’Etat n’ont pas permis à toutes les sociétés impactées d’être éligibles. Il existe un traitement au cas par cas au niveau des reports des échéances bancaires et des engagements fiscaux. Pourtant, notre secteur est un gros employeur et la masse salariale représente une bonne part de nos charges», indique Serraj.

 

Avec 14 milliards de DH de chiffres d’affaires en 2019, le secteur de l’offshoring a réalisé au cours de cette année une croissance de 28%. Tout laisse présager que 2020 sera très difficile et un possible redressement de la situation ne peut intervenir qu’à partir de 2021.

«Nous comprenons qu’il existe des secteurs prioritaires qui nécessitent un fort soutien de l’Etat. En revanche, pour assurer la relance, il faut accompagner les activités qui ont montré leur dynamisme et leur importante contribution à l’économie nationale, comme l’offshoring par exemple», dixit le président de l’AMRC. 

 

   Les grands axes du plan de relance

L’ARMC a préparé un plan de relance soumis à la Commission de veille économique (CVE). Il est composé de plusieurs axes. Il est question dans un premier temps de réorienter les mesures incitatives du Plan d’accélération industrielle déjà mises en place puisque l’offshoring est l’un des secteurs clés de cette stratégie pour les orienter et les réadapter à la gestion de crise. Pour redresser l’investissement, il est utile de mettre en place une prime au profit des entreprises qui réussissent à recréer la croissance. Les professionnels sollicitent également une subvention pour supporter le coût du loyer des espaces occupés dans les parcs offshore. Pour la formation à distance, l’ARMC propose qu’elle soit adaptée aux conditions d’e-learning sans oublier un cadre fiscal incitatif. Par ailleurs, l’association sollicite une aide au niveau des charges télécoms qui représentent une part non négligeable dans leurs charges variables, puisque les opérateurs qui font le télétravail ne consomment pas dans les lieux de fonction. A ce niveau, les professionnels du secteur veulent éga- lement un soutien à travers une subvention afin de financer les équipements et les frais de télécoms.

 

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