◆ Une feuille de route a été adressée au ministère de tutelle. Elle comprend notamment certaines doléances liées aux frais d'autoroute, au gasoil professionnel ainsi que l'accélération du plan de digitalisation des services du ministère.
◆ Les logisticiens s’attendent à une hausse des coûts.
Par B. Chaou
La crise sanitaire actuelle a malmené les chaînes d’approvisionnement au niveau mondial, mettant en difficulté le secteur de la logistique et du transport que ce soit au niveau national ou international.
D’ailleurs, dans une récente évaluation de l’impact du Covid-19 sur l’économie nationale, l’ASMEX (Association marocaine des exportateurs) a rappelé que toutes les chaînes logistiques aériennes, terrestres ou maritimes sont bousculées par la propagation du nouveau coronavirus, se traduisant par des ruptures de stocks, des lignes de production à l’arrêt faute d’intrants, des contrats suspendus, des déficits de paiement…
Le constat est aujourd’hui alarmant pour les industriels et exportateurs marocains. Pour Hicham Mellakh, associé gérant Transmel Groupe et président de la Commission logistique de la CGEM, «la logistique est le reflet de toute l'économie marocaine. Elle est impactée au même degré que les secteurs dont elle est liée, exemple de l'industrie automobile. Elle était à l'arrêt complet pour la moitié du mois de mars et tout le mois d'avril. Pour celle liée à la distribution pétrolière, elle a été impactée à hauteur de 70%».
Aujourd’hui, l’enjeu du secteur de la logistique et du transport est majeur, car la crise pose plusieurs questionnements sur le modèle d’approvisionnement de «demain», compte tenu de l’instabilité de l’environnement international. En effet, les entreprises font face à de brutales ruptures de stocks de matières premières ainsi que l’application de nouvelles normes sanitaires.
«Pour l'alimentaire, il a fallu que les entreprises de transport et de logistique liées à ce secteur affrontent de nombreux défis, notamment rassurer leur personnel et assurer leur sécurité. Il a fallu aussi s'adapter à une demande urgente et aléatoire sans plans de prévisions, et donc avec peu d'optimisation possible, que ce soit au niveau des retours ou de la gestion des temps d'attente qui ont explosé dus à la suractivité des entrepôts et usines», nous explique Hicham Mellakh.
Réadapter les process
Il est clair qu’il y a un grand défi à relever par le secteur pour réadapter ces «process», car plusieurs nouveaux paramètres doivent dorénavant être pris en considération. Outre les nouvelles mesures d’hygiène, les professionnels anticipent également de nouvelles approches commerciales et logistiques, dont l’érosion du pouvoir d’achat des ménages, poussant les professionnels de la Supply Chain à réduire les stocks afin d’éviter une hausse des coûts. La vigilance doit également redoubler lors des transactions à l’international en raison de l’insolvabilité de certains clients et de l’augmentation des risques.