«Il est nécessaire de mettre en place un environnement qui favorise la stabilité financière et le développement sain de la banque islamique», souligne le FMI.
Le développement de la finance islamique à travers le monde ne laisse guère indifférentes les institutions de Bretton Woods. Le Fonds monétaire international (FMI) souhaite s’impliquer davantage dans la régulation de cette industrie. «La banque islamique contribue à l’expansion des circuits financiers et à l’inclusion financière dans bon nombre de pays, mais pose aussi des problèmes aux autorités de contrôle et aux banques centrales», souligne le Conseil d’Administration du FMI dans un communiqué de presse.
La complexité de l’activité de banque islamique implique en effet des opérations, des structures de bilan et des risques qui diffèrent de ceux de la banque conventionnelle. En conséquence, «il est nécessaire de mettre en place un environnement qui favorise la stabilité financière et le développement sain de la banque islamique, y compris sur le plan du cadre juridique, du dispositif prudentiel, du filet de sécurité financière, de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, ainsi que de la gestion des liquidités», affirme le FMI.
Cette complexité, toujours selon le FMI, pose de nouveaux problèmes et représentent des risques uniques pour les autorités de réglementation et de contrôle. Les administrateurs appellent ainsi à redoubler d’efforts pour établir un cadre d’action et un environnement qui favorisent la stabilité financière et le développement sain de la banque islamique, en particulier pour les pays où cette dernière a pris une importance systémique.
Les normes de l’IFSB comme base de travail
Le FMI préconise notamment de s’appuyer sur les «Principes directeurs pour la réglementation de la finance islamique», établis par le Conseil des services financiers islamiques (IFSB), comme norme dans le cadre de l’initiative des normes et codes du FMI et de la Banque mondiale. Basé à Kuala Lampur depuis 2002, l’IFSB est un organisme chargé de l’élaboration de normes acceptables au plan international pour les banques islamiques. Son travail complète celui du Comité de Bâle sur le contrôle bancaire.
Les administrateurs appellent à mettre en œuvre intégralement et à appliquer systématiquement ces normes, et à renforcer les capacités de contrôle du système bancaire islamique.
Gare au risque de liquidité
La disponibilité d’actifs liquides de qualités pour la banque islamique préoccupe particulièrement le FMI. C’est une question cruciale pour une gestion efficace des liquidités, et la stabilité financière, ainsi que pour le développement durable de la banque islamique. Le FMI appelle donc a redoubler d’efforts pour développer les marchés des Sukuk.
D’autres risques nécessitent une vigilance accrue comme l’applicabilité des régimes prudentiels existants, des problèmes de gouvernance et de protection des consommateurs, ainsi qu’un risque de réputation.