Investissements des entreprises industrielles: des perspectives favorables pour le deuxième semestre 2021

Investissements des entreprises industrielles: des perspectives favorables pour le deuxième semestre 2021

Au premier trimestre 2021, les dépenses d’investissement auraient connu une stagnation, selon 57% des industriels interrogés par l’enquête de conjoncture de BAM.

De l’avis de certains experts, il existe des perspectives favorables à la hausse des investissements des entreprises industrielles au cours du deuxième semestre.

 

Par M. Diao

 

La dynamique de l’investissement des entreprises est une variable de taille qui renseigne sur la situation économique ainsi que le regard porté par les opérateurs privés sur le climat général des affaires, lequel est déterminé par une palette de facteurs. Il ressort des résultats trimestriels de l’enquête de conjoncture du 1er trimestre 2021 de la Banque centrale (BAM) que le climat général des affaires dans l’industrie aurait été normal, selon 51% des entreprises, et défavorable d’après 43%.

La situation de la trésorerie a été jugée normale par 76% des industriels et difficile par 22% des sondés. Ces quelques données passées en revue montrent qu’en dépit du contexte pandémique toujours d’actualité, l’effet de celuici sur l’activité des entreprises baisse d’intensité et que la tendance serait plutôt à l’installation progressive d’une situation normale. D’ailleurs, toujours selon le baromètre de BAM, les dépenses d’investissement auraient connu une stagnation, selon 57% des industriels, une hausse d’après 27% et une baisse pour 16% des entreprises questionnées.

Interrogé sur la posture des entreprises industrielles en rapport avec l’investissement, Amine Diouri, directeur communication et études d’Inforisk, livre une analyse permettant de décrypter les chiffres relatifs aux dépenses d’investissement des entreprises industrielles. «Les chiffres relatifs à l’investissement sont compréhensibles. Pour une entreprise, la décision d’investir repose sur la visibilité de l’activité à moyen et long terme, car l’objectif recherché par tout opérateur privé est d’avoir un retour sur investissement», explique-t-il.

Et d’ajouter que «dans le contexte actuel lié à la pandémie, le plus important pour les entreprises a été d’assurer leur survie sans vagues de licenciement massives. Le fait qu’au premier trimestre les dépenses d’investissement auraient connu une stagnation selon 57% des industriels est une bonne nouvelle».

Un signal positif pour la reprise

Notre interlocuteur fait remarquer qu’il y a juste quelques mois, l’investissement était relégué au dernier rang des priorités des industriels, lesquels avaient peu de visibilité quant à l’évolution de la situation économique et sanitaire. «Aujourd’hui, ce qui s’apparente plutôt à la stagnation des dépenses d’investissement des entreprises industrielles et non à une baisse, est un signal positif pour la reprise des marchés local et international», soutient Diouri.

D’ailleurs, cette analyse semble être confortée par le dernier baromètre Bpifrance Le Lab et Rexecode, réalisé en avril 2021 auprès de 1.988 TPME françaises, qui affichent un moral au beau fixe malgré le troisième confinement. En effet, 57% des chefs d’entreprise français interrogés comptent investir en 2021, ce qui marquerait un quasiretour au niveau mesuré avant la crise. Rappelons que plus de 20 millions de Français ont déjà reçu la première dose du vaccin.

Ce qui ouvre de bonnes perspectives sanitaires et économiques à la France, deuxième partenaire commercial du Maroc après l’Espagne. Ceci dit, pour le prochain trimestre, 60% des industriels marocains anticipent une stagnation des dépenses d’investissement et 36% une augmentation, d’après les résultats de l’enquête susmentionnée.

La normalisation ou la hausse de l’investissement des industriels marocains pour les trimestres à venir dépendra des calendriers vaccinaux et de l’évolution de la situation pandémique du Maroc ainsi que celle de ses principaux partenaires économiques et commerciaux», estime notre source. Le directeur chez Inforisk note également que les choses vont dans le bon sens en Europe. Ce qui est de bon augure, car le Vieux continent demeure de loin le premier partenaire commercial du Maroc avec 65,8% du total des échanges du pays.

En définitive, il existe donc des perspectives favorables à la hausse des investissements des entreprises industrielles pour le deuxième semestre 2021. D’ailleurs, le Fonds Mohammed VI pour l’investissement devrait être opérationnel dans les mois à venir. 

 

 

 

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