Par C.J
La crise du Coronavirus a frappé de plein fouet l’économie nationale. Les effets néfastes de l’arrêt ou du ralentissement de l’activité sont nettement visibles sur plusieurs secteurs, tant au niveau de l’emploi, de l’investissement que de la création de valeur ajoutée.
Des mesures de soutien aux entreprises, notamment aux PME et TPE, ont été annoncées, afin de les aider à résister le plus longtemps possible, jusqu’à ce que la situation revienne à la normale et la reprise soit au rendez-vous.
Le gouvernement est appelé plus que jamais à penser dès aujourd’hui à l’après-crise, en lançant des mesures d‘accompagnement pour venir en aide aux secteurs les plus sinistrés, notamment l’agriculture et le tourisme. Le premier est tributaire des conditions climatiques. Pour l’année en cours, la saison est quasiment perdue, il faut espérer une relance avec le démarrage de la prochaine campagne 2020/2021, encore faut-il que la pluie soit au rendez-vous. Pour le second, la reprise est intimement liée à la situation dans les pays émetteurs. Si la situation de crise perdure en Europe, principal marché du pays, l’activité ne pourra reprendre des couleurs qu’à la fin de l’année.
D’autres secteurs phares de l’économie nationale sont à soutenir également. C’est le cas de l’immobilier, déjà frappé par un marasme qui dure depuis des années. La crise actuelle devrait accentuer sa baisse de régime voire le condamner à la paralysie. Mais ce sera l’occasion de penser à un nouveau modèle de développement plus adéquat pour lui donner un nouvel élan dans les années à venir. «Certains secteurs comme l’agriculture ou le tourisme peuvent reprendre rapidement si les conditions qui les ont freinés, disparaissent. Par contre, d’autres secteurs comme l’immobilier ont besoin de temps pour redémarrer», affirme Youssef Oubouali, Professeur de droit fiscal. Et de rajouter «Avec la crise, le risque d’insolvabilité des clients et la réticence des banques à financer les dossiers devraient accentuer la morosité de l’immobilier, qui sera par la suite boudé par les investisseurs. Il est temps de revoir la fiscalité dédiée au secteur pour la rendre plus souple afin que la reprise soit au rendez-vous. Le gouvernement doit privilégier la logique économique car cette branche est un gros pourvoyeur d’emplois. Elle mobilise beaucoup d’investissements sans compter les effets d’entraînement sur les autres activités».
Il faut dire que la pression fiscale touchant le secteur est pointée du doigt par les opérateurs, notamment la multiplication des taxes. La double imposition du foncier figure parmi les points les plus critiqués par les promoteurs, qui ont de tout temps appelé à réviser cette disposition. «Au moment de l’achat du terrain, le promoteur immobilier s’acquitte des droits d’enregistrement et d’immatriculation y afférents. A l’achèvement de son projet et après obtention du permis d’habiter, il requiert l’éclatement des titres auprès des services de la conservation foncière. Cette opération donne lieu au règlement des droits d’immatriculation calculés sur la base vénale du bien, laquelle renferme forcément la part du foncier correspondant, qui a déjà fait l’objet d’une taxation au moment du transfert de propriété. Il s’agit d’une double taxation. Nous proposons que le juste prix à taxer doit être celui des constructions», affirme Driss Nokta, vice-président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI).
En effet, le réaménagement de la taxe sur les terrains non bâtis (TTNB) et de la taxe sur les profits immobiliers (TPI) a suscité de vives critiques chez les promoteurs, qui pensent que cette mesure a eu des effets contradictoires par rapport à ses objectifs, notamment de lutter contre la spéculation, offrir plus d’assiette foncière et renflouer les caisses de l’Etat.