Filière pommes de terre : Un potentiel peu exploité à l’export

Filière pommes de terre : Un potentiel peu exploité à l’export

Le volume des exportations ne dépasse pas les 10.000 tonnes par an au lieu d’une moyenne 100.000 tonnes dans les années 90.

Les activités de transformation accordent peu d’intérêt au produit.

 

Par C. Jaidani

 

La pomme de terre est parmi les cultures de légumes la plus pratiquée dans le monde et aussi au Maroc. Elle tient une place importante dans le régime alimentaire des populations. Face à une demande croissante, la filière s’est développée pratiquement dans toutes les régions agricoles du Royaume. Elle est concentrée pour les variétés de type primeurs dans le littoral atlantique allant de Kénitra à El Jadida, puis sur l’axe AgadirTaroudant.

Pour les produits de saison et arrière-saison, elle est cultivée dans le Loukkos, Doukkala et Chaouia. Pour les régions intérieures, elle est cultivée à Tadla, Haouz et Saiss. Les principales variétés utilisées au Maroc sont Nicola (à chair blanche), Spunta (à chair blanche), Désirée (à chair rouge) et autres (Timate, Roseval, Dimanat,…). Selon les saisons, la superficie dédiée culmine en moyenne à plus de 60.000 ha, soit 25% des cultures maraîchères et la production avoisine les 2 millions de tonnes.

La quasi-totalité des plantations se trouvent dans l’irrigué, même si l’on note la présence de quelques exploitations dans le bour favorable. «Le rendement à l’hectare peut varier entre 15 à 50 tonnes selon la nature du sol, les conditions de production ou climatiques et les variétés», explique Mohamed Azzab, ingénieur agronome.

En dépit de son développement technique ayant permis une hausse du niveau de la qualité et de la productivité, force est de reconnaitre que la filière a connu un recul au niveau de l’export. En effet, le volume ne dépasse pas les 10.000 tonnes par an alors qu’au cours des années 90, la moyenne tournait autour de 100.000 tonnes annuellement. Le nombre des exportateurs s’est lui aussi inscrit à la baisse, passant d’une trentaine à 4 seulement actuellement pour des variétés de niche.

Comment expliquer alors cette chute drastique ? «Les exploitants préfèrent d’autres cultures qui offrent plus de marge bénéficiaire comme la tomate, le piment, le poivron, haricot vert… Il existe aussi des complications en matière de certification, sans oublier bien sûr la concurrence des autres pays notamment méditerranéens», souligne-t-on auprès de l’Association des producteurs et exportateurs de fruits et légumes (APEFEL).

Il est utile de noter que le Maroc a certes perdu des parts de marché au niveau de son marché historique (Europe) mais il exporte vers de nouveaux pays notamment d’Afrique de l’Ouest où les normes sont moins imposantes.

L’agroalimentaire peu investi
Malgré ses potentialités au niveau de l’amont agricole, la pomme de terre est moins présente dans les activités de transformation comparativement à d’autres produits. A titre d’exemple, le Maroc achète la quasi-totalité des frites surgelées et des chips de l’étranger, alors qu'il dispose de plusieurs atouts au niveau agro-industriel qui lui permettraient de produire une large gamme de produits à partir de la pomme de terre comme l’amidon ou les liqueurs alimentaires.

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