Emploi: quand le sport devient un levier pour le marché du travail

Emploi: quand le sport devient un levier pour le marché du travail

L’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2025 et de la Coupe du monde 2030 place le Maroc sous les feux de la rampe, non seulement sur le plan sportif, mais aussi économique et social. Ces deux événements d’envergure off rent au Royaume l’occasion de stimuler son marché de l’emploi.

Au-delà de leur dimension sportive, la véritable question est la suivante : comment la CAN et le Mondial 2030 peuvent-ils durablement transformer la dynamique de l’emploi au Maroc ? La préparation et l’organisation de ces événements nécessitent des investissements massifs dans de multiples secteurs. Cela se traduit par une vague d’opportunités pour les travailleurs, des postes temporaires, mais aussi des perspectives à plus long terme.

Avec un investissement prévu entre 3 et 5 milliards de dollars pour moderniser les stades et construire de nouvelles infrastructures sportives, le secteur de la construction sera l’un des grands bénéficiaires. A cela s’ajoutent des projets structurants comme l’extension du train à grande vitesse Al Boraq de Casablanca vers Agadir, ou encore le développement des réseaux routiers et de transports publics. Ces projets devraient générer entre 50.000 et 80.000 emplois directs dans la construction et les services annexes, selon une étude réalisée par l’Observatoire du travail gouvernemental et d’Al-Hayat Center.

Ces chiffres, bien que significatifs, ne sont pas surprenants. Lors de la Coupe du monde 2010 en Afrique du Sud, environ 120.000 emplois ont été créés dans la seule construction. Au Brésil, pour le Mondial 2014, le secteur a mobilisé près de 200.000 travailleurs. Parallèlement, l’afflux de 1,5 million de visiteurs attendus va faire exploser la demande dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration et du tourisme.

Comment transformer l’essai

Les événements sportifs créent inévitablement une augmentation des emplois temporaires, souvent perçus comme précaires. Le principal défi pour le Maroc sera alors de transformer cette réalité en opportunités durables, comme l’ont fait les Britanniques lors des Jeux Olympiques de Londres en 2012, en ayant mis en place un programme de formation intensif qui a permis à des milliers de jeunes de s’insérer durablement dans le marché du travail, notamment dans les secteurs de l’hôtellerie et de la logistique.

Ce modèle pourrait inspirer le Maroc pour maximiser les retombées sociales de la CAN et du Mondial. Autre exemple  : les partenariats public-privé développés lors Jeux Olympiques de Paris 2024, qui permettent d’assurer une transition des emplois temporaires vers des postes permanents dans des secteurs en croissance, tels que l’énergie verte et le transport durable. C’est dire qu’au-delà des matchs et des trophées, ces événements doivent marquer un tournant économique, en prouvant que derrière le spectacle sportif se cache un véritable projet de société. Si les stades, les trains et les routes sont des investissements tangibles, il est tout aussi essentiel de construire un capital humain solide et durable.

 

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