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Suite de notre dossier consacré aux responsables politiques qui occupent le devant de la scène dans la gestion de la crise sanitaire. Aujourd’hui, focus sur Saaid Amzazi, ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Par David William
Il n’a pas transigé quand il s’est agi de fermer les écoles. Dès le 16 mars, et dans le cadre des mesures prises par le gouvernement pour lutter contre la covid-19, le ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, a suspendu les cours au niveau de toutes les classes et de tous les cycles.
Une annonce assortie cependant d’une remarque importante : il ne s'agit pas de vacances scolaires exceptionnelles et les cours en présentiel seront remplacés par des cours à distance.
Les cours à distance, c’est le challenge que devait relever Amzazi afin de pouvoir l’implanter efficacement dans le système éducatif.
Pour garantir la réussite de cette opération, les 3 opérateurs télécoms, Maroc Telecom, Orange, et Inwi, ont décidé de donner l’accès gratuit, à titre temporaire, à toutes les plateformes de cours et d’enseignement à distance mises en ligne par le ministère de l'Education nationale.
Au final, l’enseignement à distance, diffusé également sur des chaînes de télévision, a pu toucher, au 18 mai, 10 millions de personnes entre élèves, étudiants et jeunes en formation professionnelle, pour un taux de suivi variant entre 96% pour le secteur de l’enseignement privé et 71% dans le public.
Il a été mobilisé, à cet égard, plus de 6.200 sources numériques. Par ailleurs, concernant la formation professionnelle, 800.000 heures de formation ont été organisées, avec un taux de suivi allant de 50 à 90%, selon les filières.
Bien évidemment, cette expérience est à parfaire, d’autant que les personnes vivant dans les zones éloignées et qui sont estimées à un million, et pour lesquelles des brochures ont été éditées, n’ont pas accès à la télévision et à Internet.
Ce n’est pas le seul front sur lequel Amzazi devait faire ses preuves : la suspension des cours en présentiel jusqu’en septembre et l’organisation des examens de fin d’année, à la lumière de l’état d’urgence sanitaire, ont finalement fait consensus.
Parallèlement, Amzazi a livré un combat symptomatique de l’état d’esprit malveillant qui anime certaines personnes : il s’agit de la lutte contre les fake news. Son ministère a été le plus visé par les fausses informations véhiculées en particulier sur les réseaux sociaux depuis le début de cette crise sanitaire. Fake news qu’il fallait à chaque fois démentir.
Avec le recul, cette phase de crise aura été particulièrement bien gérée par l’Education nationale.
Il reste maintenant à en tirer les bons enseignements afin de voir ce qui peut être inscrit, de manière durable, dans le système éducatif. A l’avenir, un mode d’enseignement hybride (en présentiel et à distance) n’est pas à exclure.
Retrouvez demain la suite de notre série de portraits avec Mohamed El Youbi, directeur de l'épidémiologie et de la lutte contre les maladies au ministère de la Santé.
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