La superficie dédiée à ces activités peut atteindre 320.000 hectares.
Les exploitants fortement pénalisés par la hausse des intrants.
Par C. Jaidani
Les cultures printanières démarrent généralement à partir du mois de mars. Elles bénéficieront cette saison de conditions climatiques favorables. Le Maroc a enregistré une amélioration du volume pluviométrique de 96% comparativement à la saison précédente. L’apport en eau devrait remonter le moral des fellahs, les inciter à investir dans les différentes filières et combler le manque à gagner qui peut être enregistré pour les cultures d’automne. La superficie dédiée à ces activités peut atteindre 320.000 hectares, dont 150.000 hectares pour les cultures céréalières et légumineuses, 80.000 hectares pour les cultures maraichères et le reste pour d’autres cultures.
La production devrait couvrir les besoins de consommation du marché local pendant la période estivale et atténuer la pression sur les prix des produits les plus demandés comme les oignons, les pommes de terre et les tomates. Pour accompagner les exploitants, le Groupe Crédit Agricole du Maroc devrait renouveler son dispositif de financement des cultures de printemps «Alfilaha Arabiaa».
Toutefois, force est de constater que les exploitants se plaignent toujours du renchérissement des intrants, particulièrement les semences qui ont atteint des niveaux record, pénalisant leur capacité d’investissement. «Les conséquences de la sécheresse qui a sévi l’année dernière sont toujours visibles. Les prix des semences de légumineuses s’inscrivent dans un trend haussier. Ceux du pois-chiche évoluent dans une fourchette de 17 à 20 DH/kilo contre 7 à 10 DH/kilo l’année dernière. Les fèves s’établissent entre 11 à 13 DH/kg, soit une hausse de plus de 71%. Les lentilles oscillent entre 20 DH à 23 DH/kg, contre 10 à 11 DH/kg une année auparavant. Les haricots ont un prix variant entre 17 et 20 DH/kilo contre 16 à 18 DH/kg.
Pour sa part, le prix du maïs est fixé à une moyenne de 5 DH/kg. Il a connu une flambée de plus de 40%, due au grand volume des produits commercialisés au Maroc qui est importé», souligne Abdelwahab Khassoumi, agriculteur de la région des Ziayda, relevant de la province de Benslimane. Rappelons que dans la répartition des légumineuses, la fève demeure la culture prédominante avec 56% de la superficie totale, et elle en assure 64% du rendement. Le Maroc garantit pratiquement son autosuffisance bien qu’il recoure à l’importation pour combler le surplus de consommation lors du Ramadan. La filière est cultivée dans presque toutes les régions agricoles du Maroc, mais reste plus concentrée dans le Nord. Outre les semences, les prix des engrais se sont inscrits depuis l’année dernière dans des tendances haussières. Interrogés à ce sujet, de nombreux agriculteurs font état d’une hausse d’au moins 30% par rapport à la normale. L’urée 46, le produit le plus utilisé, est à 1.500 DH le quintal contre 1.200 DH/ quintal en 2022.